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le lyon de nos pères

dans l’église et dans le cloitre, non parfois sans causer quelque désordre. Aux fêtes des grands jubilés, c’est un tel concours de fidèles accourus de plus de vingt lieues à la ronde, que les sergents du Chapitre ne suffisent plus à la tâche et que le Consulat est obligé de prendre les plus rigoureuses mesures de police pour assurer la sécurité du cloitre et de la ville.

De combien d’événements cette enceinte ne fut-elle pas le théâtre ! Toute l’histoire de Lyon, presque toute l’histoire de France, a passé là. Qui redira les jours de gloire, de joie ou de deuil, dont ces lieux ont gardé le souvenir : — la pompe magnifique déployée aux conciles œcuméniques de 1245 et de 1274, le premier, présidé par le pape Innocent IV ; les séjours de Grégoire X, de Clément V, qui célébra sa première messe à Saint-Jean ; le couronnement du cardinal d’Ossat, qui y ceignit la tiare sous le nom de Jean XXII ; — la consternation publique qui accompagna jusqu’à la Cathédrale, au retour de la huitième Croisade, la dépouille mortelle de Saint-Louis, décédé sous les murs de Tunis ; — les visites royales et les séjours à l’Archevêché, de Charles VI, accueilli à la porte du cloître par le cri de « Montjoie, Saint-Denis, vive le Roy ! », de Charles VIII au mois de novembre 1495, de Henri II et de Catherine de Médicis en 1548 ; — la cérémonie du serment prêté sur l’autel, en juin 1564, par le roi Charles IX, en présence des ambassadeurs de la reine d’Angleterre, pour la ratification du traité de Troyes ; — le mariage de Henri IV et de Marie de Médicis, célébré à Saint-Jean, le 17 décembre 1600, par le cardinal légat Aldobrandini, neveu du pape Clément VIII ; — les Te Deum d’actions de grâces chantés devant les rois de