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le lyon de nos pères

l’archevêque Leidrat, jusqu’à ce que le siège métropolitain fût transféré à Saint-Jean, l’église de Saint-Étienne est la plus ancienne de la ville. Elle figure une croix grecque. Les archéologues prétendent distinguer encore dans sa distribution le lieu propre de chacune des quatre stations de la pénitence publique usitée dans les premiers siècles du Christianisme : d’abord le pronaos ou vestibule extérieur dans lequel, pendant un certain temps, les pénitents

demeuraient agenouillés, mandant aux prières des fidèles qui passaient ; puis, en dedans de la porte, le lieu de la deuxième station, où ils assistaient aux instructions, sans participer aux mystères ; ensuite, la nef, où ils se tenaient jusqu’au jour où ils recevaient l’absolution de leurs fautes. Dans cette partie de l’église se trouvent les fonts, où, deux fois l’an, aux veilles de Pâques et de la Pentecôte, on administrait le baptême par immersion. Lorsque l’église de Saint-Jean, qui été d’abord le baptistère de Saint-Étienne, fut devenue cathédrale, celle de Saint-Étienne devint à son tour le baptistère de Saint-Jean. La dimension et la forme de ces fonts baptismaux révèlent une haute antiquité ; sur le chapiteau de marbre sculpté qui le termine, on remarque la figure d’un catéchumène plongé dans l’eau sainte et soutenu d’un côté par son parrain, de l’autre par sa marraine. Depuis le commencement du xviie siècle, on ne baptise plus ici que les juifs et les mahométans convertis ; les autres baptêmes ont lieu à Sainte—Croix, comme les autres fonctions curiales.

Enfin, après la nef, voilà le sanctuaire, qui a été refait dans le style gothique moderne ; il