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le lyon de nos pères

Zinzerling, elle pouvait se glorifier de huit avantages : « C’est — écrivait-il — une double cité ; elle enferme dans son sein deux collines, elle occupe les rives de deux fleuves navigables et possède deux pittoresques ponts de pierre. On trouve donc, au milieu de ses immenses murailles, la montagne et la plaine, la terre et l’eau, des parties couvertes d’édifices, d’autres non encore bâties, c'est-à-dire des jardins, des vignobles, des prairies. On est également charmé, soit

que d’en bas on regarde la ville haute, soit que d'en haut on promène les yeux sur la cité inférieure, sans pouvoir les rassasier… Je ne crains pas d'affirmer qu'on ne trouverait peut-être pas en Europe une seconde ville aussi avantageusement située. La Saône apporte aux Lyonnais le froment, le vin, le charbon, et bien d’autres denrées de première nécessité. Le Rhône leur fournit d’actives communications avec l'Italie, l'Espagne, l'Afrique, le Levant et l'Occident. C’est ainsi que l’on trouve dans cette ville une si grande quantité de commerçants et d'artisans, soit nationaux, soit étrangers, ayant leurs corporations et leurs privilèges. Au point de vue de l’alimentation, l’on y rencontre des avantages extrêmes ; elle produit du vin entre ses murs comme dans tout son territoire ; elle jouit en grande abondance de tous les biens de la terre, et le pays voit naitre des fruits de toutes sortes. »

Vers la fin du xviie siècle, les jardins et les cultures de la presqu'île seront entamés par des