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le lyon de nos pères

Lyon, à cette époque, ne comptait pas moins de soixante-dix-huit églises ou chapelles ; quelques années plus tard, dans la seconde moitié du siècle, le nombre en était porté à environ quatre-vingt-dix. Les édifices affectés au culte, les monastères d’hommes et de femmes, les hospices et les hôpitaux, les collèges, enfin les habitations du personnel qui desservait ces établissements, tous composés de vastes constructions, de cours, de jardins et d’enclos, couvraient plus des trois quarts de la superficie de la ville, défalcation faite des terrains occupés par les rues, les places et les remparts. La multitude des clochers que l’on voyait surgir de toutes parts, la ceinture verdoyante des

coteaux, où s’étageaient encore de somptueuses villas entourées de beaux ombrages, l’animation et le charme particulier que les deux fleuves ajoutaient au paysage, faisaient de Lyon l’une des plus belles cités du monde. Tous les étrangers qui l’avaient traversée la célébraient à l’envi ; Michel de Montaigne lui-même — et certes il n’avait pas l’émotion facile — déclare que la ville lui « pleut beaucoup à la veoir ».

Tassées dans l’étroit espace qui restait entre les enclos des communautés religieuses et les cloitres des abbayes,