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le lyon de nos pères

l’endroit où le chemin de Crémieu, laissant au nord le château de la Buire dont on voyait pointer l’élégante tourelle à six pans, venait aboutir à la Grande-Rue de la Guillotière : c’était sur ce point, relativement élevé et préservé des inondations ordinaires du Rhône, que le centre de la population s’était porté d’abord, après avoir abandonné les hauteurs de Chaussagne. Sur la place actuelle de la Croix, se trouvait la nouvelle église de Notre-Dame-de-Grâce, qui avait, depuis peu de temps, succédé comme paroisse à elle de Saint-Alban ; elle devait disparaitre vers la fin du xviie siècle ; la confrérie des Pénitents du Confalon de la Guillotière, qui y avait érigé une chapelle, irait alors s’installer dans une maison du chemin de la Table-Ronde (plus tard rue d’Ossaris, actuellement Grande-Rue de la Guillotière, 199, maison Forest). Près de là se trouvaient, dans la Grande-Rue, l’hôtellerie de la Table-Ronde, où, en 1475, saint Louis avait logé en revenant de la Terre Sainte, et, dans la rue de la Croix, l’hôtellerie de l'Écu de France, où, quatre ans après, les officiers du Parlement de Grenoble et ceux du présidial de Lyon s’étaient réunis pour assister à la discussion des droits de taille entre les Lyonnais, qui en étaient exempte, et les habitants de la Guillotière, qui en étaient écrasés. Sur la façade d’une maison de

la Grande-Rue, une inscription rappelait que Louis XI, revenant, par le Dauphiné, d’un pèlerinage à Notre-Dame du Puy, avait couché sous ce toit, une arche du pont ayant été emportée : L’an mil quatre cent septante six, louja ciens le noble roy Louis, la veille de Nostre-Dame de Mars.

De chaque côté de la Grande-Rue, s’ouvraient des auberges, à un ou deux étages, derrière lesquelles se trouvaient les