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le lyon de nos pères

d'hôtelleries et d'auberges. Du Pont de Saint-Vincent à l’entrée de la rue de l’Epine, c’est la rue de la Peyrollerie, habitée par de nombreux peyrolliers ou chaudronniers ; de la jusqu’à la place de la Roche, la rue Puits-du-Sel, et se trouve le grenier à sel ; ensuite, la rue de Bourgneuf, jusqu’à la Chana, et enfin, la rue de Pierre-Scize, jusqu’à la Porte de Vaise, bâtie au pied du château-fort.

La ligne des maisons qui plongent dans l'eau, présente, du côté de la rivière, l'aspect le plus pittoresque. Les unes s’avancent en saillie, surplombant le courant ; aux autres sont accolés des réduits, des tourelles. Plusieurs sont très élevées ; il y en a de quatre, cinq, six étages ; et leur hauteur paraît d’autant plus grande qu’elles ont, pour la plupart, fort peu de largeur. Beaucoup d’entre elles sont très anciennes, et en partie construites, dans les étages supérieurs, avec des pans de bois apparents, curieusement combinés. Presque toutes ces maisons communiquent à la Saône par des allées de traverse, et quelques-unes par des ruelles voûtées, qui sont ouvertes au public pendant le jour. Le premier de ces passages voûtes que nous rencontrons après la descente du pont, dont la maison d'angle appartenait aux Thomassin, se trouve au-dessous des deux plus importantes constructions de cette partie de la rue de Flandres ; celles-ci étaient, à la fin du xve siècle, aux Poculot et aux Guerrier ; Claude Guerrier, propriétaire de la maison située à l'angle sud-est de la rue de la Juifverie, fut le premier des douze échevins de 1495 à profiter des lettres patentes par lesquelles Charles VIII anoblit à perpétuité les échevins de Lyon ; il était l'aieul de Francois, seigneur de Combelande et baron de Jons, chevalier de Saint-Michel, qui se distingua, en 1557, à l'attaque de Bourg-en-Bresse. — En suivant la rue de Flandres, parmi les étrangers qui nous coudoient, au milieu des étoffes, des marchandises de toutes sortes, étalées devant les ares des bou-