Page:Le Lyon de nos pères - Emmanuel Vingtrinier.pdf/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
le lyon de nos pères

commencement xvie siècle : les figures grotesques aux retombées des fenêtres de la façade, la proportion des lignes et la délicatesse des moulures, du côté de la cour, enfin les grandes arcatures donnant sur les degrés du Change et qui s’écrasent progressivement du premier étage au dernier, tout révèle un constructeur artiste autant qu’habile. En face, et à l’angle sud-est de la rue de la Juifverie, se trouve une vaste demeure aux larges fenêtres et dont la façade est décorée de bossages et de têtes de lions répétées de distance en distance ; cette maison date de la fin du xve siècle ; elle a succédé à celle qui appartenait en 1517 à Claude Guerrier et qui était, à cette époque, habitée par Antoine Gondi. La suivante, et une autre plus loin, au couchant, étaient encore aux Baronat.

Nous sommes ici dans le quartier le plus riche et le plus fréquenté. Les rues de la Juifverie et de l’Asnerie (Lainerie) sont celles qui renferment les plus beaux hôtels. La première est de beaucoup la plus large de toute la ville ; les Lyonnais sont fiers de leur rue de la Juifverie et se plaisent à la montrer aux étrangers. C'est la aussi que l’on rencontre les plus belles boutiques et les mieux acha-