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le lyon de nos pères

en terrasse, où l’on voit une élégante niche renaissance (v. dessins p. 235-237), et plus haut, à des jardins. Une voûte, qui traverse la rue, communique à la partie orientale de habitation (emplacement de la rue Soufflot). C'est de ce côté que le Piémontais Barthélemy Naris, le réorganisateur, avec Etienne Turquet, de la fabrique des étoffes d’or, d’argent et de soie, était venu, en 1528, occuper deux arcs de boutique.

Nous arrivons ainsi aux « Degrez du Change ». Des deux côtés de cette montée, aussi raide que pittoresque, sont situés de fort jolis hôtels ; ils appartenaient, à la fin du xve siècle, à plusieurs membres d’une famille distinguée, originaire d’Annonay, celle des Baronat, qui vivaient ainsi côte à côte dans une douce intimité et pouvaient se visiter pour ainsi dire sans sortir de chez eux. Au bas de la montée, à gauche (n° 3, dessin p. 239), la maison de Jean Baronat, « bourgeois de Lyon », ne manque pas de caractère, avec sa porte gothique, ses larges fenêtres à meneaux, sa belle tour d'escalier et ses petites galeries voûtées à nervures. Guillaume Baronat possédait la partie supérieure, sur les terrasses, jusqu’à la rue Saint-Barthélemy. Jacques avait la charmante maison a tourelle encorbellée, qui fait l’angle de la montée du Change et de la rue de la Juifverie (n° 22, dessin p. 238) ; c'est encore un beau spécimen de l’architecture bourgeoise |yonnaise à la fin du xve siècle et au