et cardinal. Deux de ses neveux, fils d’Albert, lui succédèrent l'un après l'autre sur le siège de Paris ; Henry devenait cardinal comme son oncle ; Jean-François, encore vivant, est le premier archevêque de Paris. Quant au troisième fils du maréchal de Retz, Philippe-Emmanuel de Gondi, comte de Joigny, marquis de Belle-Isle, général des galères du Roi, également né à Lyon, en 1581, il se distingua dans un combat contre les Turcs et au siège de la Rochelle ; après la mort de sa femme, il a étonné la cour par sa sortie du monde et son entrée à l’Oratoire. C'est, d'ailleurs, Vincent de Paul qui a été le précepteur de ses enfants : Pierre, duc de Retz, soldat d'une extrême bravoure ; Henri, mort tragiquement d’un accident de cheval ; enfin, François-Paul, chanoine de Notre-Dame, que son oncle l’archevêque vient d’obtenir pour son coadjuteur, et qui sera si fameux sous le nom de cardinal de Retz.
Il était dans la destinée de ce coin de terre, d’appartenir simultanément aux deux familles italiennes qui, à cette époque de transition, étaient parvenues à la plus rapide fortune et la plus prodigieuse élévation. En 1515, un des frères de Marie-Catherine de Gondi, Antoine de Pierrevive, seigneur et baron de Vaux, maître d’hôtel du Roi, vendait sa part du domaine paternel aux deux jeunes frères Gadagne, Thomas, troisième du nom, seigneur de Beauregard, et Guillaume, sieur de Saint-Victor, seigneur de Bouthéon. Ceux-ci firent reconstruire ou transformer la maison contiguë à celle des Gondi, dans la rue du Puits-de-la-Porcherie, (nos 12 et 10, rue de Gadagne) ; puis ils firent lever, au-dessus des jardins et des terrasses (n° 17, montée Saint-Barthélemy), une autre habitation flanquée de deux tourelles, qui joignait au midi la nouvelle construction de leurs voisins ; on l’appela « Beauregard », du nom du château que les Gadagne possédaient à Saint-Genis et où ils reçurent, en 1564, Catherine de Medicis, Charles IX, le duc d’Anjou et le prince de Navarre.
