Page:Le Lyon de nos pères - Emmanuel Vingtrinier.pdf/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
le lyon de nos pères

direct pour aller de la rue Tramassac, aujourd’hui du Bœuf, dans le quartier du Change ; ce fut en 1562, que l’on ouvrit une rue pour communiquer de la rue Tramassac à celle du Garillan, et un peu après, que l’on perça l’extrémité sud de la rue appelée aujourd’hui rue de Gadagne.

Devant le Petit-Collège, il n’y a pas encore de place ; ce sera quelques années plus tard que, par la démolition successive de divers bâtiments — entre autres cette grande maison ci appartenant à M. Pierre de Sève —, on en créera une qui prendra le nom de place « des Petits-Jésuistes ». Nous arrivons ensuite à la rue (montée) du Garillan, grimpant en zigzag sur le flanc du coteau. Elle fut ouverte en 1502, par noble Jacques de Bletterens de Rivoyre, seigneur de Romagny, depuis la rue (montée) Saint-Barthélemy, jusqu'à la rue Saint-Jean, et elle débouchait sous une voûte — le trongçon oriental, aujourd’hui rue de la Fronde, a pris ce nom de l’enseigne d’une auberge — ; la rue du Garillan traverse ainsi toute la longueur des terrains dont se composaient les jardins et la maison du Plat « sise en la Grande Cour » à l’extrémité méridionale de la rue du Puits-de-la-Porcherie (rue de Gadagne). Appelée d’abord ruelle de Romagny, du nom du propriétaire du sol, la nouvelle voie reçut ensuite celui de rue du Capitaine Ymbaud, et enfin celui de rue du Garillan, prénom et surnom du capitaine Ymbaud de Rivoyre, — fils de Jacques, et dit « le Garillan » — qui, parait-il, s’était illustré, en 1503, aux côtés de Bayard, dans l’héroïque défense du pont du Garigliano. Cette rue, si abrupte dans sa partie occidentale, n’avait pas encore de degrés, vers la fin du xvie siècle ; le Consulat, désirant la rendre accessible, suivant le commandement de monseigneur le duc de Nemours, ordonna, en 1593, qu'elle serait « réparée de telle façon que l'on pit y aller à cheval de fond en cime, et ce, aux dépens des propriétaires » riverains. La rue du Garillan fut pourtant habitée au xvie siècle par les plus opulentes familles d'origine italienne, les Pierrevive, les