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le lyon de nos pères

dessin p. 218) fait face à la place ; sa large allée à voûte d’arête conduit dans

une cour spacieuse, sur laquelle donnent de belles fenêtres doubles, encadrées de moulures à pénétration ; la tour d’escalier à pans, avec croisées à meneaux, est surmontée de créneaux. Cette maison communique à la rue du Bœuf. C’est, en tout ou en partie, celle qui porta longtemps le nom de Palais ou Grand-Parlais, et ce fut sans doute, au moyen âge, une habitation très importante, puisque son nom fut donné à la place qui s’ouvre au devant, et même la rue Saint-Jean, laquelle est plus d’une fois désignée « entre les deux palais », c’est-à-dire celui-là et celui de Roanne. De toute ancienneté, il y eut, comme à présent, à l’angle de la ruelle Berthet (Petite rue Tramassac), une statue de la Vierge, qui était en grande vénération, et qui portait le nom de « Nostre-Dame du Palais ». Qui donc habita cet hôtel ? Le duc de Bourbon

y logeait en 1447. Vers la fin di siècle, la maison appartenait à messire Francois le Bourcier, bailli de Viennois peut-être l’oncle, ou du moins un parent de la fameuse Passefilon, fille du marchand Antoine Bourcier, l’une des deux bourgeoises dont Louis XI s’éprit pendant son séjour à Lyon et qu’il emmena plus tard avec lui ; la « maison des Cailles » est, en effet, très proche du Grand-Palais, et la similitude des noms permet de faire la vraisemblable supposition que des relations de voisinage furent pour quelque chose dans la passion que la belle Lyonnaise sut inspirer à ce roi de cinquante-quatre ans. A la fin du xvie siècle, l’hôtel du Grand-Palais, était à Claude Laurencin, seigneur de Taluyers ; en 1601, la ville le loua pour le service de M. du Refuge. Il appartient aujourd’hui à Léonore de Villars. Claude Bellièvre, premier président au Parlement de Grenoble, possédait une maison faisant le coin de la place de la Baleyne, au nord-ouest. Celle contiguë au Grand-Palais, dans la rue Saint-Jean, au midi, est aussi du xve siècle ; on voit un vieux puits sculpté, dans un angle de la cour, et une galerie sur voûte à nervures. La suivante (n° 28) a de grandes arcatures