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une nouvelle Halle aux poissons. — Au levant, la rue de L’Enfant-qui-pisse communique par un coude au dangereux tournant de la rue Malpertuis — mauvais trou, — qui fait suite & la rue Saint-Cosme et débouche dans celle de la Vieille-Boucherie (partie méridionale de Ja rue Saint-Côme). C'est dans cet

espace si exigu que se trouvait, jusqu’en 1538, la plus ancienne boucherie de Lyon, dite Boucherie de Saint-Nizier, bâtiment isolé, en forme de rectangle, avec de larges ouvertures cintrées ; la tuerie des bêtes et l'écorcherie se faisaient dans la partie méridionale de la rue de la Pescherie qui portait alors le nom de rue d'Escorcheboeuf ; la triperie était dans la rue de la Teste—de—Mort. Cette boucherie, située au centre de la ville et aux abords du passage le plus fréquenté, était une cause de malpropreté et d'infection ; ce fut sur les plaintes réitérées des habitants du quartier, qu'on la transporta sur les fossés de la Lanterne, quand le roi François Ier les eut cédés au Consulat.

Néanmoins, les approches du vieux « Pont de Saône » sont encore prodigieusement obstruées. Á l'issue de la rue Vieille-Boucherie, c'est la « Maison Ronde en l'Herberie » (au milieu de la place d'Albon), agglomération de constructions entourée d'étroites ruelles, celle des Orfèvres, celle des Harengères ou des Orangères ; comme au moyen âge, il y des bancs de marchandes de harengs ; qui sont demeurées là malgré le transfert de la poissonnerie à la Feuillée. Puis, le Marché aux herbes et aux hortolages, le plus important de la ville, attire ici, deux fois par semaine, quantité de mulets et de charrettes. C'est aussi le corps de garde, installé dans un bâtiment de la Maison Ronde, et autour duquel se livra, certain jour de février 1504, la lutte qui détermina le retour de Lyon à l'unité nationale. Toute la vie de la cité vient converger sur ce point. Les publi-