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le lyon de nos pères

fréquenté surtout par la noblesse ; mais il fut trahi, et le Consulat s’empara de ce dépôt d’armes, qu’il fit transporter à l'Hôtel de Ville. C'est ensuite l'hôtellerie des Trois Mores (ancien n° 11) ; puis, celle du Lion d'Or, où descendirent, en 1630, Abraham Golnitz et ses compagnons, et où leur serviteur fut poignardé pendant son sommeil, par un inconnu couché dans le même lit. — Au xvie siècle, plusieurs fournisseurs habitaient dans cette rue. — Quelques maisons à noter en passant : une de la Renaissance, à l’enseigne de La Coquille ; une autre, ornée d’une belle statue de la Vierge, avec la date de 1540, et portant l’enseigne rébus du Signe de la Croix, un cygne tournant son cou autour d’une croix (anc. n° 14) ; près de là, l'hôtel récemment édifié par Humbert-Louis du Pujet, prieur de la Platière.

Traversant la place de la Platière et laissant à gauche la rue du Puits-Ranco, qui aboutit à la place Saint-Pierre, nous trouvons la rue de l'Enfant-qui-pisse, autrefois Grande rue de la Platière (tronçon méridional de la rue Lanterne), dont le nom bizarre, rimant avec épice — c’est la rue des épiciers et des apothicaires — vient de cette curieuse statue servant d’enseigne à une maison et représentant un enfant dans la position décrite. Au fond d’une des officines d’apothicaires qui occupent la plupart de ces boutiques aux enseignes figurées d’animaux fantastiques, est né en 1631 celui qui deviendra l’illustre historien de Lyon, le P. Menestrier. — À l’extrémité de la rue de l'Enfant-qui-pisse, et sur le prolongement occidental de la rue Longue jusqu’à la rue de la Pescherie, se trouve la petite rue de la Teste-de-Mort ou de More, anciennement rue de Villars, qui à reçu son nom actuel de l’enseigne sculptée que l’on voit à la maison Rollin et Jean Faure ; à son angle sud-ouest, et au coin de la rue de la Pescherie, le Consulat fera bâtir, en 1670,