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le lyon de nos pères

suivant la tradition, du temps de saint Eucher, et que Leidrat avait réédifiée. Concédée, vers l’an 1080, par l’archevêque Gébuin aux chanoines réguliers de Saint-Ruf, de Valence, elle devenait dès lors un prieuré de cet ordre, et bientôt, à la fois, église paroissiale. Après le Concile général de 1245, Notre-Dame de la Platière fut choisie pour la célébration annuelle de la fête de la Nativité de la Vierge ; le pape Innocent IV fit l’inauguration de cette fête, au milieu des cardinaux revêtus pour la première fois de la pourpre, qui avait été jusqu’alors le vêtement des chanoines-comtes de Saint-Jean : et depuis cette époque, chaque année, au 10 décembre, cet anniversaire a été célébré en grande pompe. La Confrérie de la Nativité, qui a son siège dans l’église de la Platière, y possède la chapelle de Notre-Dame de Lorette, fondée il y a deux ou trois ans, par le prieur commendataire, Terme de Villars ; l'autel est orné d’une très belle peinture d’Albert Dürer : la Nativité de la sainte Vierge. Une autre chapelle, celle de Sainte-Anne, appartient depuis peu de temps aux maîtres gantiers et parfumeurs ; les maîtres mouliniers de soie auront aussi la leur, dans la seconde

moitié du siècle. La famille de Masso a fondé la chapelle du Saint-Esprit, pour y établir la sépulture de ses membres. Il y a, enfin, dans le voisinage du cloitre, un élégant oratoire, celui du prieur, qui l’a fait peindre à fresque par François Perrier. Le portail du prieuré s’ouvre au nord de la place,