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le lyon de nos pères

Saint-Sébastien, s’étendait du Rhône à la Saône, longeant la face nord du mur de l’abbaye de Saint-Pierre, et ne laissant entre les deux qu’une ruelle de dix pieds de largeur, encore appelée rue des Ecloisons (rue Lafont). Fort épaisse, crénelée, la muraille était flanquée de dix tours rondes et de contreforts, et percée de deux portes à pont-levis, elle de la Pescherie ou de Chenevier et celle de la Lanterne, situées, l’une au bord de la Saône, à l’entrée de la rue de la Pescherie, l’autre en face de la rue de la Lanterne. En dehors de cette grande muraille, se trouvait un large terre-plein ou bas-port, qui servait de lieu d’exercice à la Compagnie des arbalétriers et à celle des arquebusiers, chacune d’elles ayant sa loge construite à demeure, la première du côté de la Saône, la deuxième du côté du Rhône. Au pied de la « douve », c’est-à-dire du mur de ce bas-port, était le canal, alimenté par les fontaines de Neyron, dans lequel coulait, de l’est à l’ouest, l’eau qui permettait de remplir le fossé en cas d’alarme. Enfin, les fossés étaient traversés, d’une tour à l’autre, par des écluses ou « escloisons » : de là le nom donné à la portion de l’ancienne ruelle qui touche au Rhône, et celui de rue des Basses-Ecloisons (rue Constantine}, attribué à la portion voisine de la Saône, où se déversaient les eaux du canal.