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le lyon de nos pères

des monastères de la ville. Fondée, dit-on, par Godégisèle, roi des Burgondes, vers la fin du ve siècle, et dès lors très richement dotée, l’abbaye de Saint-Pierre devint l’asile ouvert aux filles des plus nobles familles. Détruite par les Sarrasins et relevée par Leidrat, l’église fut reconstruite telle que nous la voyons encore, ainsi que l’ancienne église de Saint-Saturnin, par l’abbesse Rollinde, à la fin du

xiie siècle, au temps de l’archevêque Guichard ; elle est donc contemporaine de celle d’Ainay. La tour du clocher, qui servait de défense et renfermait le trésor, est surmontée de trois étages, percés de deux fenêtres sur chaque face ; des arcatures aveugles décorent latéralement le mur inférieur. Remarquons, en entrant, la pureté de ce porche cintré à voussures et la beauté des chapiteaux ornés de fouillages, de figures d’anges et d’êtres fantastiques. L’unique nef est étroite et de la plus austère simplicité ; voûtée d’abord en plein cintre, puis en ogive, elle estfermée d’une abside basse en cinq pans ; au-dessus de l’arcade qui ouvre le sanctuaire, une rosace et deux fenêtres. Sur le flanc méridional de cette nef, la chapelle de la Vierge (la dernière à droite en entrant) forme elle-même comme une petite église, avec son abside circulaire (qui existe encore),