il y avait là, au « carro de Montriblo », une place Maubert : c’était un des quartiers de mendiants et de vagabonds, ainsi que l’anguleuse, difforme et impraticable rue Roland, qui relie, au couchant, la Petite rue Longue à la rue Saint-Cosme (voir ci-dessus p. 186).
Mais la Renaissance vit s’élever entre la rue Longue et le « Plastre du Saint-Esprit », aujourd’hui rue du Plâtre, de fort beaux hôtels, dont les propriétaires s’appelaient Humbert de Montconil, Hugues de la Porte, François Fournier,
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/62/Les_%C3%A9glises_de_Saint-Pierre_et_de_Saint-Saturnin_avant_1562.jpg/300px-Les_%C3%A9glises_de_Saint-Pierre_et_de_Saint-Saturnin_avant_1562.jpg)
procureur général de la Commune. La grande maison de François Fournier, à l’enseigne de Saint-Amboise, précédemment habitée par un hôtelier, du nom de Milanais, fut ensuite acquise par Jean Kléberger, dit le « Bon Allemand », qui vint y fixer sa demeure et y mourut le 6 septembre 1546. Cette habitation se compose de trois corps de bâtiment, communiquant de la rue Longue à celle du Plâtre, avec des écuries, une grande cour et un jardin au milieu. Plusieurs autres appartiennent aussi à la belle architecture du xvie siècle ; les tours d’escalier, éclairées par de larges fenêtres à meneaux, sont flanquées d’une jolie tourelle en encorbellement ; nous remarquons surtout un type achevé de la Renaissance dans cet intérieur de cour où se superposent trois galeries à arcades, celles des étages décorées de riches balustrades en pierre ajourées, plus un demi-étage, également à galerie, sous la toiture (voir plus haut p. 188 et 189). La rue Longue, où se trouve, comme nous l’avons vu tout à l’heure, l’ancien Hôtel de Ville, posséda aussi le premier temple des protestants. Ceux-ci avaient d’abord prêché, en 1560, dans la cour d’une maison de la rue