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le lyon de nos pères

il y avait là, au « carro de Montriblo », une place Maubert : c’était un des quartiers de mendiants et de vagabonds, ainsi que l’anguleuse, difforme et impraticable rue Roland, qui relie, au couchant, la Petite rue Longue à la rue Saint-Cosme (voir ci-dessus p. 186).

Mais la Renaissance vit s’élever entre la rue Longue et le « Plastre du Saint-Esprit », aujourd’hui rue du Plâtre, de fort beaux hôtels, dont les propriétaires s’appelaient Humbert de Montconil, Hugues de la Porte, François Fournier,

procureur général de la Commune. La grande maison de François Fournier, à l’enseigne de Saint-Amboise, précédemment habitée par un hôtelier, du nom de Milanais, fut ensuite acquise par Jean Kléberger, dit le « Bon Allemand », qui vint y fixer sa demeure et y mourut le 6 septembre 1546. Cette habitation se compose de trois corps de bâtiment, communiquant de la rue Longue à celle du Plâtre, avec des écuries, une grande cour et un jardin au milieu. Plusieurs autres appartiennent aussi à la belle architecture du xvie siècle ; les tours d’escalier, éclairées par de larges fenêtres à meneaux, sont flanquées d’une jolie tourelle en encorbellement ; nous remarquons surtout un type achevé de la Renaissance dans cet intérieur de cour où se superposent trois galeries à arcades, celles des étages décorées de riches balustrades en pierre ajourées, plus un demi-étage, également à galerie, sous la toiture (voir plus haut p. 188 et 189). La rue Longue, où se trouve, comme nous l’avons vu tout à l’heure, l’ancien Hôtel de Ville, posséda aussi le premier temple des protestants. Ceux-ci avaient d’abord prêché, en 1560, dans la cour d’une maison de la rue