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le lyon de nos pères

abords de l’Hôtel de Ville. Celui-ci est à notre droite. Le Consulat est venu, il y a une quarantaine d’années, s’installer dans cette « maison de la Couronne » (13, rue Poulaillerie), curieux spécimen de l’architecture privée à la fin du xve siècle. Sur le tympan du portail ogival, Philippe Lalyame a sculpté les armoiries de la ville soutenues par deux lions. Nous pénétrons sous la voûte, décorée d’un

entrecroisement de belles nervures, et prolongée sous la galerie jusqu’à l’autre issue du côté de la rue des Forces, À un angle de la grande cour, s’élève une tour éclairée par des fenêtres à meneaux et surmontée d’une toiture polygonale à clocheton. Contre une paroi de la muraille, une grande table de pierre noire de Saint-Cyr forme un attique soutenu par deux lions rampants et couronné d’un fronton brisé, dont les rampants portent les figures du Rhône et de la Saône, entre lesquelles est placé sur un piédestal le buste en bronze de Henri IV ; ce monument est aussi l’œuvre du sculpteur Lalvame. Une inscription latine apprend que le Consulat est venu tenir ses assemblées dans cette maison le 3 décembre 1604 ; au-dessous, sont fixées les deux tables d’airain reproduisant le discours de l’empereur Claude au Sénat romain, ces précieuses tables découvertes en 1528, par le marchand Roland Gribaud, dans une vigne du coteau Saint-Sébastien, et montrées, dès lors, par les échevins comme un glorieux titre de noblesse. Plus haut, des galeries ouvertes, supportées par deux arcs, donnent accès dans les salles où ont lieu soit les assemblées ordinaires du Consulat, soit les assemblées extraordinaires auxquelles sont appelés les notables et les maîtres de métiers, quand il y a de graves délibérations à prendre. Les échevins vont entrer en séance ; déjà sont arrivés MM. Guillaume le Maistre, Jean Pillehotte, Louis Chappuys et Janton Boniel, chacun escorté d’un mandeur en livrée violette et l’épée au côté ; on n’attend plus que M. Alexandre Mascrani,