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occupe l’emplacement. Aussi, ces ruelles sont-elles plus étroites, plus tortueuses, plus irrégulières encore, s’il est possible, que celles que nous venons de parcourir ; elles ne sont ni plus propres, ni mieux pavées. La rue de l’Aumône aboutit à la rue du Bois ; son nom appartenait jadis à la partie de cette dernière rue qui touche à la rue de la Draperie (rue Centrale) et où, dit-on, l’on faisait aux

pauvres la distribution de l’argent et des denrées léguées par les paroissiens de Saint-Nizier. — La rue du Bois proprement dite, ancienne place du Bois, qui conduit, au levant, à la rue de la Gerbe, et où nous voyons la vieille enseigne du Cheval bardé, servait autrefois au marché de la « cuiraterie ». Rabelais dut loger dans le voisinage, car il faisait partie du pennonage de la rue du Bois, et Dieu sait si les bons marchands du quartier devaient se gaudir, quand ils l’avaient pour compagnon de garde ! — La rue des Fripiers (rue de l’Hôtel-de-Ville) fait suite à la rue de l’Aumône, au nord de la rue du Bois ; comme son nom l’indique, c’est le quartier général de la friperie ; l’étalage se fait en plein air sur des bancs ; c'est à peine si l'on peut circuler au milieu de ces amas de vieux habits, de loques informes et de guenilles sordides jetés pêle-mêle avec des meubles boiteux et toutes sortes d’objets hors d’usage. — Au débouché de la rue des Fripiers, c’est la vue Vandran (rue Poulaillerie), dont le nom rappelle une famille notable, qui y demeurait au xvie siècle. Le marché de la volaille s’y tenait encore il y a peu de temps ; on l’a transféré dans une ruelle voisine, à cause de l’encombrement qu’il produisait aux