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le lyon de nos pères

introduit Pantagruel, et composa peut-être les plus joyeuses pages de ses précieux almanachs dédiés à « l’inclyte et famosissime urbe de Lugdune ».

La courte ruelle qui fait suite à la rue des Chapeliers et débouche dans la rue de Haute-Grenette a conservé l’ancien nom de rue des Estableries (au nord de la rue Quatre-Chapeaux) ; on y trouve encore les écuries de quelques hôtelleries de la rue Grenette. — Celle-ci est la plus large et une des plus passantes de la ville. Les auberges y furent, dès l’origine, si nombreuses que, jusqu’à l’établissement de la Halle aux bleds, elle s’appela rue des Albergeries. Voilà les hôtelleries de la Pomme, de la Teste d’Or et de Naples, contiguës aux halles, avec issue sur la rue Tupin, comme la plupart de celles que nous allons rencontrer. Le bâtiment de la Grenette, au couchant de la rue des Estableries, étend ses arcades entre la rue Tupin et la rue de Haute-Grenette. Le long des piliers des halles, c’est une affluence de marchands, d’acheteurs, de gagne-deniers ployant sous le poids des sacs. Quel est cet homme qui écarte la foule avec un geste de commandement, et s’avance, une pancarte à la main ? C’est un gros personnage, seigneur de céans, le « châtelain de la Grenette » — ne voyez-vous pas, au sommet de la