Page:Le Lyon de nos pères - Emmanuel Vingtrinier.pdf/223

Cette page n’a pas encore été corrigée
177
le lyon de nos pères

première partie de la Grande rue Mercière, du côté de Confort. — Au couchant de cette rue des Chapeliers, un grand tènement de jardins et de bâtiments à demi-ruinés, appelé Paradis, s’étend de la rue Ferrandière à la rue Tupin ; c’était là que Jacques Cœur avait l’important dépôt de ses marchandises. Depuis

quatre-vingts ans, ces terrains sont la propriété des protestants ; le maréchal de Vieilleville les leur assigna pour y bâtir un de leurs temples, et c’est en effet sur cet emplacement qu’ils firent élever par le peintre Jean Perrissin leur « Temple de Paradis », qui fut saccagé par les Lyonnais le 29 septembre 1567. Cet édifice, de forme ovale, aujourd’hui à l’état de ruine, était orné de galeries circulaires, la chaire du ministre se dressant au milieu de l’enceinte, et prenait jour par des vitraux peints aux armes du roi et à celles de la ville. « La structure, — au dive de Rubys, l’ardent ligueur — en estoit de fort bonne grâce et sembloit un vray théâtre pour jouer moralitez et comédies. » (Les maisons nos55 et 56 de la vue de l’Hôtel-de-Ville occupent une partie du tènement de Paradis.)

Nous sommes arrivés à la rue Tupin, ou rue Pépin, à cause d'une vieille enseigne à l'image du roi Pépin, qui figure sur la maison. Laissons à droite le vilain carrefour, dit, dit « trève de la Croisette », où viennent se croiser la rue du Palais-Grillet, la sale ruelle des Fanges (tronçon de la rue Tupin), et la rue du Charbon-Blanc (tronçon nord de la rue Palais-Grillet}, dont le nom rappelle, nous l'avons déjà vu, le cabaret fameux où, en un de ses dialogues, Bonaventure des Périers conduit le messager des dieux, cette « vineuse taverne » où Rabelais