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le lyon de nos pères

(nos 4, 6, 14, 20). Au bout de cette rue, près de l’hôtel de la Rose — où le Consulat tint ses assemblées, de 1459 à 1461 — et dans l’avant-dernière maison du côté oriental, se trouvaient, au milieu du xve siècle, les comptoirs de Jacques Cœur, le célèbre argentier de Charles VII, avec sa devise sur la façade : À vaillans rien impossible. Lyon était le centre des immenses relations commerciales que ce grand négociant entretenait avec toutes les parties du monde.

Les petites rues transversales qui vont de la Grande rue Mercière à la Grande rue de L’Hôpital sont si étroites et si boueuses, qu’une chaise n’y rencontre pas une charrette sans courir le risque d’être renversée. Pourtant, ces ruelles furent habitées par des hommes illustres. La rue Thomassin, à peine ouverte, voyait, dès les premières années du xvie siècle, s’établir dans ses maisons neuves le libraire Jacques de Juncte, les peintres Jehan Perréal dit de Paris, Liévin Vandemère, Daniel de Crüe, Nicolas de Bavière, près de l’hôtellerie à l’enseigne de l’Autruche et d’un beau jeu de paume accompagné d’un jardin. Quatre-vingts ans plus tard, la maison du Flamand Vandemère était habitée par son gendre François Stella. Saluons, en passant, l’enseigne Aux Trois Paniers ; c’est celle d’une auberge renommée pour la bonne chère et les bons vins. Au surplus, la rue Thomassin n’abdique aucune de ses gloires ; il s’y trouve encore des imprimeurs, des libraires ; le jeune graveur Germain Audran viendra y demeurer, et plusieurs enfants de cette famille d’artistes y recevront le jour.

Au côté nord de la rue Thomassin, débouche la petite rue Grenouille (tronçon méridional de la rue Quatre-Chapeaux), parallèle à la Grande vue de l’Hôpital et aboutissant à la vue Ferrandière. Sur la façade de cette habitation apparemment construite par un Italien, voilà un grand bas-relief représentant la maison de la Vierge à Lorette, avec cette inscription : Figura. della. casa. santa. di Loreto. — À la rue Grenouille fait suite l’ancienne ruelle des Estableries, aujourd’hui rue des Chapeliers (rue Quatre-Chapeaux), qui aboutit à la rue Tupin ; comme son nom l’indique, elle est occupée par un certain nombre de boutiques de chapeliers, autrefois établies dans la