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le lyon de nos pères

nous visitons (n° 58) une superbe habitation à deux corps de logis, séparés par une vaste cour, avec deux escaliers s’enroulant dans des « advis » ou tourelles, l’une ronde, l’autre à six pans, éclairées par des fenêtres géminées, et, au pied de l’escalier du couchant, un puits couronné d’un petit dôme à lanternon. C’est ensuite le passage (Allée Marchande) où Etienne Dolet eut son atelier ; puis, la maison de l’Ange (n° 54), — remarquable par sa voûte à nervures et son escalier à arcs rampants — où Guillaume Rouville avait son commerce de

librairie et qu’il a léguée aux recteurs de l’Hôtel-Dieu, à la condition que le revenu en fût appliqué à perpétuité aux plus pauvres de ses descendants. Rouville possédait dans la rue Mercière trois autres maisons : celle de l'Écu de Venise, réservée à son propre domicile, celle du Phénix, où sont les presses de Nicolas Gay, et celle de la Toison d'Or, où les imprimeurs en taille douce Claude Savary et Barthélemy Gaultier ont publié l’admirable plan de Lyon, dessiné en perspective par le voyer de la ville, Simon Maupin. Jean Neumeister, l’un des compagnons de Guttemberg, avait installé son atelier dans cette autre maison (n° 48), successivement habitée par les imprimeurs Jehan de Vingles et Jehan Fabri. — Dans la Petite rue Mercière, qui fait suite à la Grande rue, de nombreux détails d’architecture témoignent encore du goût et de la culture artistique des bourgeois qui ont élevé plusieurs de ces hôtels : ce sont de beaux escaliers à arcs rampants, des puits Renaissance, des tourelles d’un bel effet décoratif, des impostes merveilleusement ouvragées