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le lyon de nos pères

évêque de Bayeux ; où enseignèrent les Jean Faber et les Jacques Périer, où brillèrent d’un si vif éclat les Jean Batalier, les Hugues de Saint-Cher, les Pierre de Bollo. Nous venons de voir l’église richement décorée ; le monastère aussi a réparé ses ruines. Traversons la grande cour pavée du cloître : la galerie de l’entrée, les deux salles attenantes, le réfectoire des malades sont ornés depeintures ; ici, deux tableaux représentent le commencement de la vie de saint Thomas d’Aquin ; là, c’est une suite d’ « histoires » tirées de la vie de saint Dominique et peintes, il y a vingt-cinq ans, par Jacques Mory. La salle de Saint-Thomas a été entièrement restaurée. Là-bas, enfin, dans les jardins

dépendances qui s’étendent jusqu’aux des hôtels de la place Bellecour, ce sont des parterres cultivés avec soin, des treilles de vigne, toutes sortes d’arbres fruitiers, et de larges allées de tilleuls et d’aubépines, sous lesquelles apparaît, çà et là, dans une coulée de soleil, la robe de laine blanche d’un père dominicain.

Quittons à présent la place Confort, pour nous engager dans la plus longue, la plus marchande et la plus fréquentée de toutes les rues de la ville : la Grande rue Mercière, continuée, après la rue Chalamont (rue Dubois), par la Petite rue Mercière.


Reliée par les rues Thomassin, Ferrandière et Tupin, à la Grande rue de l’Hôpital et à celles qui lui font suite jusqu’à la Grenette, la Grande rue Mercière, en dépit de son étroitesse et de la hauteur excessive de ses maisons, demeure encore ce qu’elle était en plein moyen âge, le centre de l’activité commerciale, la via mercatoria par excellence. On y trouve tout ce qui est susceptible de constituer un commerce. Des deux côtés, sous de larges auvents de bois, s’alignent les arceaux béants des boutiques de mercerie et de « clinquaillerie », auxquels sont appendus des objets de toute espèce interceptant le peu de jour qui pénètre à l’intérieur. Ici, des bas de chausses, des camisoles, des bonnets et des chapeaux ; là, des pelleteries, des passements et des dentelles, des rubans, des plumes, des miroirs, des objets de toilette ; plus loin, des crucifix, des chapelets, toute sorte de « patenostrerie » ; des ciseaux