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le lyon de nos pères

bourg, entreprise par un sieur de Viry, achevée par Jean Cœur, archevêque de Bourges, fils du célèbre argentier de Charles VII et réunie plus tard à celle de la Grande-Notre-Dame ; elle deviendra le lieu de réunion de la confrérie des marchands libraires et imprimeurs. Dans la chapelle dite de la Comtesse, sont inhumés le comte de Chissy et sa femme Jeanne de Bligny. Cà et là, nous rencontrons encore sur les dalles les noms d’illustres familles consulaires lvonnaises : de la Porte, Cousin, du Peyrat, Baglion, Thomassin, de Lure,

voisinant dans l’égalité de la mort avec de pauvres bateliers du Port-du-Temple. Ces derniers ont une chapelle pour leur confrérie : c’est celle de Saint-Nicolas. Sur les vitraux de la chapelle des Onze mille Vierges, sont peintes les images de saint Jean et de saint Maurice : une confrérie de marchands drapiers se réunit dans cette chapelle, et lui a fait don d’un tableau représentant le martyre des Onze mille Vierges ; elle y avait fait placer, autrefois, une chasse d’argent dans laquelle était renfermé le chef de saint Acace, capitaine des Dix mille Martyrs, et qui disparut pendant l’occupation protestante. — A la fin du siècle, une autre chapelle sera concédée aux marchands guimpiers. L’église s’enrichira de deux orgues ; le grand, exécuté par Mollard, avec une tribune dessinée par Blanchet et décorée d’excellentes sculptures en pierre, de Jacques Mimerel, sera réputé pour ses jeux de voix humaines. On placera, au-dessus du grand portail, une Annonciation, avec les armes d’Amédée VIII soutenues par deux anges, et, à côté, des statues de saint Pierre-Célestin et de saint Benoit, œuvres de Jacques Mimerel. Plus tard, le vieux monastère tombant en ruines, les religieux le feront rebâtir et élèveront une façade monumentale de trois cents pieds de longueur. (Voir ci-dessus la note, p. 163.)

Devant l’église des Célestins, s’ouvre le port du Temple, encombré de bateaux et de marchandises, avec son continuel mouvement de portefaix, de porteurs de charbons, de peseurs de foin, de mesureurs. Plus haut, avant le Pont de Pierre, c’est le Port Chalamont. Toute cette partie de la rive gauche de la Saône présente un spectacle extrêmement animé. Aussi, tout le long du jour, y a-t-il une foule d’oisifs et de curieux, qui échangent des quolibets avec les batelières et les affaneurs. — En face