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le lyon de nos pères

encore la petite vigne attenante, dont le faible produit est réservé au prêtre desservant. Cette chapelle est tenue en grande vénération ; saint Clair n’est pas seulement le patron des quincailliers et des verriers, des tailleurs d’habits et des couturières, on l'invoque aussi contre les maux d’yeux, et les mères viennent le prier pour leurs jeunes enfants malades ou rachitiques.

Nous touchons enfin au bastion de Saint-Clair (voir plus haut les dessins, p. 155 et 157). Cette masse énorme de maçonnerie, en forme de pyramide tronquée, plongeant dans le fleuve et faisant, à l’aide de deux ressauts, une puissante saillie sur la ligne de défense, est d’un aspect formidable. Sur sa large plateforme, un petit bâtiment sans étage sert de corps-de-garde. Au-dessus du courant, est suspendue, sentinelle avancée, une grande échauguette en pierre, communiquant à la galerie intérieure, qu’un escalier relie au terre-plein ; à côté de cette guérite, un petit édicule abrite la cloche d’alarme. Placé à l’angle de l’enceinte fortifiée, le bastion de Saint-Clair ferme toute issue au bord du Rhône. Pour sortir de la ville du côté de la Bresse, il faut, du point où nous sommes, monter à la Croix-Paquet, gravir la côte Saint-Sébastien, chemin raide et raboteux, bordé de jardins et de vignes, qui ne sera paré que dans vingt ans, tourner devant la chapelle Saint-Sébastien prés du bastion de ce nom et atteindre, un peu plus haut, la porte Saint-Sébastien, vers laquelle grimpe le rempart, d’abord en forme d’immense escalier, puis en mur droit, coupé de distance en distance par d’autres gigantesques bastions.