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le lyon de nos pères

Jésuites à s’étendre au midi, une autre congrégation, celle des Grands-Artisans, bâtira, à l’est de celle-ci, une chapelle qui fera pendant à celle des Messieurs et sur laquelle s’élèvera la seconde moitié de la Bibliothèque. — Les Pères Jésuites nous accueillent avec affabilité ; ils nous font visiter leur bibliothèque, dont ils

étalent les trésors sous nos yeux, leur belle salle de la classe de grammaire, décorée de peintures et d’ornements accompagnés de devises grecques, leur cloitre où sont peintes six figures d’apôtres ; puis, de l’autre côté de la rue Pet-Estroit, relié au Collège par une voûte, la grande salle des « déclamations et actions sublimes », où, chaque année, le Consulat, la noblesse et l’élite de la ville viennent assister à la distribution des prix, qui est toujours précédée d’une tragédie et même d’un ballet composés par les Pères et joués par leurs élèves. Une fois, en présence d’Anne d’Autriche et de Marie de Médicis, fut représenté le ballet d’Aurore et Céphale ; l’année suivante, devant Louis XIII, une tragédie, Philippe-Auguste à Bouvines, et une pastorale, la Pucelle d’Orléans. — Après l’incendie de 1644, qui causera de grands dommages aux bâtiments du Collège, les largesses de la reine mère permettront de décorer la grande cour des classes de peintures murales, exécutées par Blanchet et Dupuy, d’après les indications du P. Ménestrier ; sur les diverses faces, quatre ordres d’architecture, sept grandes montres solaires, des allégories retraçant à la fois un tableau des lettres, des sciences et de l'histoire de la ville ; un lion au milieu des génies, un camaïeu représentant la visite de Louis XIV et de sa mère, et une profusion d’inscriptions latines. Enfin, au commencement du xviiie siècle, un observatoire s’élèvera au-dessus de la façade de l’église.


De l’entrée du Collège, la rue Henri conduit à un petit carrefour, où il y a un puits et d’où rayonnent la rue Basse-Ville, la plus ancienne du quartier, la rue du Garet, la Petite rue du Pizay et celle de l'Arbre-Sec. Plusieurs de ces noms de rues sont ceux des propriétaires qui firent ouvrir sur leurs terrains ces voies de communication : Henri Guillermet, habitué de l’église de