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le lyon de nos pères

tillerie du roi, où retentissait un continuel vacarme d’enclumes et de canons. — Cependant, la ville de Lyon, devenue l’un des foyers les plus actifs de la Renaissance, ne pouvait se passer plus longtemps d’un enseignement public. À l’instigation de l’archevêque François de Rohan, de Claude de Bellièvre et du savant Symphorien Champier, le Consulat décida la Confrérie de la Trinité à lui céder son embryon de collège ; c’était en 1527. On planchéia les classes avec du bois qui restait des fortifications ; les échevins appelèrent de toutes parts, pour remplir les fonctions de régents, des hommes distingués, tels que Jean Canape, plus tard médecin de François Ier, le Lyonnais Guillaume Durand, Gilbert Ducher, Loys du Vergier, l’infortuné Barthélemy Aneau, massacré par la populace, qui le soupçonnait d’incliner au calvinisme ; et, peu à peu, au milieu d’embarras et de calamités de toutes sortes, absence des régents, guerre, famine, peste, on parvint à élever quelques constructions et à constituer

l’enseignement. — Toutefois, le défaut

d’esprit de suite et l’instabilité qui résultaient du manque de hiérarchie entre les régents, soumis à la seule surveillance municipale, mettaient un grand obstacle au développement de l’institution. Après les troubles de la Réforme, ces vices d’organisation apparurent avec plus de netteté aux yeux du Consulat ; sous l’influence du P. Edmond Auger, prédicateur populaire et entraineur de foules, il consentait à confier le Collège de la Trinité aux Jésuites, et, au bout de deux années d’essai, un traité en date du 14 septembre 1567 liait la ville avec cet ordre religieux. — Les bâtiments avaient alors leur entrée dans la rue Neuve. Il n’y eut d’abord que douze pères et un nombre à peu près égal de pensionnaires : la