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le lyon de nos pères

blanche, amenées par les voituriers suisses et franc-comtois. Au couchant, près de l’entrée de la vue de Basse Grenette, où se trouvait l'ancienne place du Vin, voici la maison du célèbre Symphorien Champier, qui fut saccagée par la populace en fureur, pendant la fameuse Rebeyne de 1529, et qui portait, à sa tour, les armes des Bayard et du royaume de Jérusalem et, à sa façade, les statues de Jésus, saint Pierre et saint Paul, de Pythagore, Démocrite et Hippocrate. Derrière cette maison, dans la courte rue des Générales, aboutissant à la rue de Basse-Grenette, et sur l’emplacement de l’ancien immeuble des moines de Bonnevaux, est situé hôtel de Milan ou de la Générale, un des plus spacieux et des plus beaux de la ville, bâti à la fin du règne de Louis XII, et habité dabord par Maximilien Sforza, duc de Milan, puis par Claude de Bourges, général des finances du Piémont, par sa veuve, Françoise Mornay, la « générale », et leur fille, Clémence de Bourges, « la perle des demoiselles lyonnoises ». C’est dans ce même hôtel qu’en 1561 les Protestants établirent en premier lieu leur prêche, au milieu de la vaste cour qu’ils couvrirent de tentes, leur arsenal et le logement de leurs ministres.

Mais nous retrouverons plus tard le quartier de la Grenette. Laissons également, au nord-ouest, la rue de la Gerbe, qui se dirige en biais vers Saint-Nizier, et acheminons-nous vers le Grand-Collège de la Trinité. Deux voies y conduisent. En face de l’église des Cordeliers, c’est l’étroite rue Buisson, aux angles de laquelle se voient une statue de saint Bonaventure et une Vierge à l’Enfant ; elle nous mène à la rue Gentil — ancienne rue de Montribloud — qui, par la ruelle Ménié, plus tard rue Treize-Pas, communique à la rue Henri (rue de la Bourse), au croisement de la rue Neuve. Du côté du Rhône, c’est le chemin des courtines, appelé dans cet endroit rue de la Fusterie, à cause des bois de construction qu’au mépris des arrêtés on a pris l'habitude d’entreposer le long du rempart.


Le rempart construit sous Louis XIIL s’arrête aux Cordeliers, pour reprendre à la hauteur de l’ancien fossé des Terreaux. Des Cordeliers au fossé des Terreaux, c’est encore l’ancienne