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le lyon de nos pères

montre le tombeau de la femme et de la fille du médecin Lazare Meyssonnier, qui s’y est lui-même réservé sa sépulture. C’est dans ce cloître que le roi Henri IV se promenait, un jour de l’année 1600, quand le maréchal de Biron, qui l’avait trahi pour se jeter dans les projets du duc de Savoie et de l’espagnol comte de Fuentès, vint protester de son repentir, et que le roi, trop confiant, comme allait le prouver la nouvelle trahison de son ancien compagnon d’armes, lui répondit :

« Bien ! Maréchal, ne te souvienne de Bourg, et je me souviendrai du passé. » De là, nous allons admirer les belles boiseries de la salle du Chapitre ; la voûte de la sacristie, où François Stella a peint sa fresque des Sept Sacrements, qui passe pour son chef-d'œuvre ; puis le réfectoire, également décoré par cet excellent peintre. Au-dessus, se trouvent les cellules des religieux. À l’extrémité de ce bâtiment, du côté du Rhône, on nous fait visiter la cellule où saint Bonaventure vint loger, pour assister aux séances du Concile, et où il mourut, après avoir reçu les derniers sacrements de la main du pape Grégoire X. Notre guide ne se fait pas faute de nous rappeler les magnifiques funérailles qui furent faites au glorieux fils de saint François et de nous décrire son convoi funèbre suivi par des cardinaux, les cinq cents évêques, les ambassadeurs des puissances chrétiennes venus au Concile, et toute la population en larmes. La cellule de saint Bonaventure, transformée en oratoire, est aussi décorée de belles fresques de François Stella. Durant l’octave qui précède le