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le lyon de nos pères

des Pénitents de Nostre-Dame du Confallon ». A la fête de la Confrérie, sa « musique », dont elle est très fière, — car les autres chapelles n’en ont pas, — marche en tête du cortège, précédant les porteurs du pain bénit. Elle accompagne les Pénitents, quand ils vont processionnellement ouïr la messe en quelque lieu de pèlerinage. Bientôt, l’accroissement des ressources permettra de décorer splendidement la chapelle et d’y accumuler une grande quantité d’œuvres d’art, qui feront l’admiration des connaisseurs. Pas un voyageur ne traversera Lyon sans visiter, aux Confalons, la riche boiserie exécutée, sur les dessins de Jean Delamonce, par deux élèves de Coustou, Claude Lamoureux et Simon, le grand portrait en pied de l’archevêque Camille de Neufville, une des meilleures œuvres de Thomas Blanchet, les tableaux de Claude Vignon, des frères Corneille, de Le Blanc, Lafosse, Daniel Sarrabat, Cretet, Le Beau, La Trémolière, et surtout le célèbre Christ mourant, de Rubens, dont l’étranger offrira plus d’une fois des sommes considérables (voir la note, p. 137).

Franchissons, maintenant, la porte du monastère des Cordeliers. On nous introduit dans le cloitre. Sous les arceaux gothiques, qui s’ouvrent sur un préau

et qu’un moine de ce couvent a décorés de curieuses perspectives, nous rencontrons des religieux, vêtus de la robe et du chaperon de gros drap noir, la ceinture de corde nouée à trois nœuds, et les pieds chaussés de sandales. Lelong de la muraille, voici le tombeau du sénéchal Jacques de Grôlée, avec son effigie en relief sur la pierre et, tout autour, des restes d’anciennes peintures ; dans un caveau voisin, reposent trois autres membres de cette illustre famille. Plus loin, on nous