Page:Le Lyon de nos pères - Emmanuel Vingtrinier.pdf/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
le lyon de nos pères

passera en 1669, dans les mains de Dru, riche conseiller au Parlement de Dombes, qui y fera construire (rue Saint-Joseph, 7 et 9, et 5 et 7, rue François-Dauphin} une superbe habitation, composée de deux grands corps de logis, avec de vastes dépendances, un jardin, et une allée de marronniers faisant une belle

avenue du côté de Bellecour. C’est cette opulente demeure, d’abord prise à bail, puis acquise de Jacques-Annibal Claret de Fleurieu pour le compte de la ville, et magnifiquement décorée de peintures, de boiseries et de glaces, ornée de fontaines et de statues dans le jardin, qui deviendra, au xviiie siècle, la résidence des Intendants de la Généralité de Lyon.

Avant moins de cent ans, ce quartier aura subi une complète transformation. La place Bellecour sera devenue la place Louis-le-Grand. Sur son piédestal en marbre blanc de Gênes, orné de trophées et flanquée des deux grandes figures en bronze des frères Coustou — le Rhône et la Saône, — se dressera la statue équestre de Louis XIV, œuvre de Martin Desjardins. De chaque côté, des boulingrins, parterres de gazon traversés par des allées diagonales ; des fontaines jaillissantes, ornées de petits génies en plomb doré. Au midi, les Tilleuls, formant un large rideau de verdure prolongé jusqu’au Rhône. Enfin, régularisant la place à l’est et à l’ouest, les deux groupes de maisons monumentales bâties sur les dessins de Robert de Cotte, avec leurs façades uniformes à trois étages, une balustrade courant au-dessus de la corniche, l’avant-corps décoré de pilastres ioniques et surmonté d’un énorme fronton triangulaire.