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oriental) qui serviront, à la fin du xviiie siècle, au casernement et aux écuries de la compagnie du guet, puis, de 1802 à 1843, à la poste aux chevaux. — Peu après l’acquisition de l’hôtel de Boissat, Giono, l’ayant somptueusement meublé, au point d’exciter l’admiration de la Grande Mademoiselle, le prêtera, durant le séjour de la Cour, à Monsieur, frère du roi ; et, dans les salons de nos futurs

gouverneurs militaires, ce prince donnera, le jour des Rois, en présence de Louis XIV, de toute la Cour et de la société lyonnaise, une fête splendide, — souper et bal masqué — avec un ballet réglé par le célèbre Lulli, bientôt surintendant de la musique du roi. — Dans les premières années du xviiie siècle, l’hôtel deviendra la propriété de M. de la Frasse de Seynas, seigneur de Saint-Bonnet, conseiller à la Cour des Monnaies, dont le fils, Christophe de la Frasse, sera lieutenant général de police. Décorée, à l’extérieur, de peintures faites sur les dessins de Thomas Blanchet par un de ses élèves, cette habitation sera citée parmi les plus élégantes de la ville : au plafond du salon donnant sur la terrasse, on admirera des peintures de Blanchet lui-même, représentant les quatre éléments par des sujets tirés de la Fable, et, tout autour de la pièce, les portraits des plus belles dames de Lyon, dus en partie au pinceau du même artiste ; dans le vestibule, des statues ; enfin, au plafond de l'escalier, une curieuse perspective exécutée par le fameux Domenico Borbonio, de Bologne.

À l’angle de la rue Sala (no 43) et de la rue Saint-Joseph, c’est la maison Saulnier, dont le jardin touche, à l’ouest, celui du futur hôtel d’André de Boissat ; elle appartiendra en 1652 à Jean Verdan, trésorier de France, et plus tard, à Claude de la Frasse. C’est là que s’élèvera, au xviiie siècle, sur les plans de Soufflot, l’hôtel des Bona de Perex, puis des Sabot de Pizeys, qui le décoreront de tableaux de Van der Kabel et de Thomas Blanchet. (Entre la place Saint-François et la rue Victor-Hugo.}

Au delà de la rue Laurencin, et à l’angle nord-ouest de la rue Saint-Joseph (nos pairs 2 à 8) et de la rue du Peyrat (place Bellecour), se trouve l'enclos des Bénédictines de Blie. Ces reli-