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le lyon de nos pères

glise. Au commencement du xviiie siècle, l’architecte Beauregard fera, pour le maitre autel, un beau retable, doré aux bases, aux chapiteaux des colonnes et aux corniches ; enfin, on édifiera dans la nef, sur les dessins de Ferdinand Delamonce, un petit autel dédié au Sacré Cœur de Jésus, dont les connaisseurs apprécieront « la composition nouvelle et ingénieuse ».

Au couchant du Noviciat, et joignant le mur de clôture des jardins d’Ainay (angle de la future rue d’Auvergne et de la rue Sainte-Hélène), une congrégation de laïques, dite « des Hommes Mariés », et placée sous la direction des Pères Jésuites, fait élever à ses frais, dans leur enclos, une maison pour ses réunions et, sous le vocable des épousailles de la sainte Vierge et de saint Joseph, une chapelle, qui sera décorée de belles boiseries, d’ornements de sculpture dorés et bronzés, d'un retable en marbre et à colonnes, enfin de tableaux de Sarrabat. — Outre la Congrégation des Hommes Mariés, un grand nombre de citoyens de la ville et du dehors, qu’aucun lien n’unit entre eux, viennent, à certaines époques de l’année, faire des retraites dans la maison des Pères Jésuites. Le nombre en

deviendra si considérable, qu’au moyen de cotisations particulières et d’une subvention du Consulat, on élèvera, en 1726, à l’est de l’église Saint-Joseph, et toujours dans l’enclos des religieux, une grande construction de cinq étages, contenant des cellules pour soixante personnes et accompagnée d’un jardin au midi : ce bâtiment recevra le nom de Maison des Retraites (28, rue Sainte-Hélène}.

L’expulsion des Jésuites, en 1762, changera complètement la destination des lieux qu’ils auront possédés plus d’un siècle et demi. Une partie des bâtiments seront convertis en prison, sous le même nom de Saint-Joseph ; à deux reprises, pendant la Révolution, les portes de celle prison seront forcées par des hommes ivres de sang, d'dieux massacres seront commis parmi les prisonniers sans défense.

En suivant la rue Sainte-Hélène du côté du Rhône, nous rencontrons à l'angle méridional, près du boulevard et en face du corps de garde dit de Sainte-Hélène, les restes de l'ancienne chapelle et recluserie de ce nom (vers les n° 34 et 36, entre la place Grolier et la rue de la Charité). On aperçoit encore,