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le lyon de nos pères

partit, mieux portant, du broteau d’Ainay, par la voie de la Saône, le matin même du jour où allait avoir lieu la double exécution.

Le palais abbatial s’élève au nord, sur le prolongement du parvis de l’église ; c’est un vaste édifice, sans luxe d’architecture ; le portail seul (actuellement dans la cour du n° 11, rue Vaubecour) se fait remarquer par sa lourde et pompeuse décoration du temps de Louis XIII. Jusqu’à sa mort, arrivée le 16 janvier 1642, le gouverneur Charles de Neufville, seigneur d’Halincourt, marquis de Villeroy, a fait ici sa résidence, auprès de son fils Camille de Neufville — le futur archevêque de Lyon — qu’il a eu l’habileté de faire nommer, à l’âge de cinq ans, abbé commendataire d’Ainay, et dont il surveillait les intérêts, tout en s’offrant à lui-même la jouissance d’un logis plus commode que son vieil hôtel de la rue Saint-Jean. M. d’Halincourt a fait relever les murailles du monastère ; il a entièrement restauré et même agrandi le palais, où le jeune seigneur abbé, aujourd’hui âgé de trente-six ans, exerce les pouvoirs du gouverneur, au nom de son frère, Nicolas de Neufville, qui réside à la cour. — Des restes de la chapelle abbatiale, érigée au xve siècle par l’oncle de Bayard, Théodore du Terrail, abbé d’Ainay, existent encore près du palais. Vers le couchant, jusqu’à la rue Sainte-Claire, et, à l’extrémité orientale du claustral, entre les vieux