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le lyon de nos pères

crénelé, qui empêche que, par les basses eaux, l'on ne s'introduise clandestinement dans la ville. Cette tour, dite la « tour des Chaines », est munie d'un treuil servant à manœuvrer la chaine qui barre le passage de la Saône à la « queue d'Ainay ». Une rangée de bateaux, attachés ensemble et placés transversalement, soutient cette chaine, longue de soixante-dix toises et pesant quatre-vingts quintaux. Aucun bateau ne peut entrer dans la ville ni en sortir, sans un billet d'entrée ou de sortie délivré par les échevins.

À peine sommes-nous descendus au bord de l'eau, que les batelières se disputent l'honneur de nous conduire. Coupant court à leurs querelles, nous sautons dans la première bèche que nous voyons amarrée, et bientôt, au clapotis de l'eau et au léger balancement de la barque, nous nous éloignons des tours de Saint-George, embrassant encore une fois du regard les fortifications qui escaladent la colline et les constructions pressées de l’ancienne ville. Déjà nous approchons de la pointe d’Ainay ; à chaque coup de rame, nous voyons grandir les murailles qui enveloppent la presqu'ile, dominées par le clocher de la vieille basilique et ceux des églises voisines. Nous abordons près de la porte d'Ainay.