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le lyon de nos pères

nord-ouest et arrive à la tour Breton. Vient ensuite une longue brèche, qu’on a fermée par une palissade. Après la porte de Saint-Just, l’enceinte de la Retraite se prolonge vers l’extrémité du chemin des Arcs (à la jonction de la montée du Télégraphe et de la rue du Juge-de-Paix). Elle est, ici, moins bien protégée par les accidents de terrain : aussi les ingénieurs du moyen âge l’y ont-ils mieux défendue, au moyen d’une tour ronde, deux demi-tours rondes, et une troisième demi-tour, dite « de la Poterelle », où s’ouvre une poterne ; on ne compte pas moins de quarante-huit archères dans cette partie de l’enceinte, qui est, en outre, soutenue, entre sa première et sa troisième tour — la tour Peyrollier — par un grand boulevart en Lerre, maintenant à demi ruiné.

De la tour Peyrollier à la tour Béton, située sur le territoire de Loyasse, la muraille continue, à une petite distance du chemin du Val-de-Trion, avec, sur un court espace, dix-huit archères et deux échiffes percées elles-mêmes de quatorze meurtrières, puis deux demi-tours rondes entre lesquelles sont encore quatre échiffes. Un jeu de mail occupe, depuis la Poterelle, la partie correspondante du chemin de ronde. — Après la tour Béton, les murs de l’enceinte, jalonnés plus loin par les tours flanquantes Bonin, Sainte-Marguerite, Serpollet et Rippan, achèvent l’enveloppement du plateau de Fourvière jusqu’au château et à la porte de Pierre-Scize. En dehors de ces anciennes fortifications se trouvent, enfin, au saillant de Loyasse, la « citadelle » ou le rempart de la Pye, composé de boulevarts et de courtines en terre, et aboutissant à un demi-bastion placé au-dessus de Vaise, puis un rempart descendant au bastion et à la porte de Vaise. (Voir la note p.82). Tel est le système de défense de la rive droite de la Saône, ensemble formidable, qui s’étend sur une longueur de sept cent soixante-quatre toises, mais qui m’est déjà plus en rapport avec l’état actuel de l’artillerie, et ne pourra servir, en 1793, dans la lutte de Lyon contre la Convention, qu’après avoir subi des réparations et des transformations considérables.