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le lyon de nos pères

douze perpétuels, un curé et douze enfants de chœur. C’est le premier chapitre de Lyon après celui de Saint-Jean ; l’obéancier de Saint-Just est l’orateur du clergé de la ville ; à sa tête, il porte la parole aux entrées des rois, des princes et des cardinaux. Enfin, le Chapitre a toujours sa justice particulière, et les Minimes ont constamment sous les yeux son pilori, dressé en face de leur porte.

Au haut de la rue des Farges, s’élève la porte qui donna son nom à cette rue et que l’on appelle maintenant la porte de Saint-Just. C’est un énorme bâtiment carré couronné d’une toiture à quatre pentes, et percé sur chacune de ses faces, d’une rangée d’ouvertures où les gardes peuvent, en cas d’attaque, braquer sur les assaillants des coulevrines et des arquebuses. Au xvie siècle, cette porte était flanquée, à chaque angle, de tours où de tourelles percées d’archères. Nous retrouvons, barrant le passage, les uniformes rouge et bleu des Suisses, qui gardent toutes les entrées de la ville.

La vieille et haute muraille de la Retraite, dans laquelle s’ouvre la porte de Saint-Just et qui date du xvie siècle, au temps du roi Charles V, reste encore imposante malgré les dégradations qu’elle a subies, En dedans, et à la hauteur des créneaux qui lui servent d’abri, règne une