Page:Le Lyon de nos pères - Emmanuel Vingtrinier.pdf/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
79
le lyon de nos pères

promènent des religieux en robe de hure noire ; quand ils interrompent leur pieuse lecture, leur regard se repose sur les parois des voûtes, où se déroulent, d’arcade en arcade, les principaux épisodes de la vie de saint François de Paule, peints par feu Horace Le Blanc, peintre ordinaire du Roi et de la Ville de Lyon. Ainsi est évoqué de toutes parts, dans ce monastère, le souvenir du glorieux fondateur de l’ordre des Minimes.

En dehors des murs qui forment la clôture du couvent, on voit, sur la hauteur, le bâtiment qui sert d’infirmerie aux religieux. Un vieil avocat lyonnais, Antoine-Michel Guerrier, fit construire à ses frais cette infirmerie, en s’y réservant une cellule ; c’est là qu’il a passé le reste de sa vie dans la retraite, comme membre du Tiers-Ordre. Les armoiries de ce bienfaiteur sont sculptées sous la grande fenêtre ogivale. Cette maison subsistera encore en partie à la fin du XIXe siècle. Quant au monastère, il sera vendu comme bien national en 1791, après la dispersion des religieux ; tandis que l’église servira de grange à foin, il sera transformé en caserne, puis démoli, et c’est sur ses ruines que s’élèvera plus tard l’Institution de Notre-Dame des Minimes.

Dans une vigne voisine des Minimes, les étrangers curieux de vestiges antiques visitent avec le plus vif intérêt les restes du Théâtre romain, dont on attribue la construction à l'empereur Claude. On voit encore les gradins appuyés au flanc de la colline et tout l’appareil de la scène, qui était disposé de telle sorte qu’à travers les portes des décorations les spectateurs pouvaient voir passer