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le lyon de nos pères

recluserie de la colline. Comme toutes les autres recluseries — il y en avait onze à Lyon, situées près des portes de la ville — ce petit établissement religieux se composait d’une maisonnette attenante à une chapelle, et accompagnée d’un jardin ou d’un champ de vigne, le tout hermétiquement clos de murs, et dont la porte, murée ou scellée, ne permettait de communiquer avec l’extérieur que par une étroite ouverture ménagée à hauteur d’appui pour faire passer au reclus la

nourriture journalière. IL parait qu’au moyen âge, vers 1362, les clergeons de Saint-Jean venaient chez le reclus prendre des leçons de grammaire. Pendant leurs luttes contre les chanoines, les Lyonnais à avaient construit un fort à côté de la recluserie de la Magdeleine ; on voyait, au commencement du XVIe siècle, les restes de ses anciennes murailles. A cette dernière époque, il y avait, entre les piliers de la chapelle, qui s’élève encore près de la montée du Gourguillon, une boutique de rôtisserie, appartenant aux chanoines de Saint-Ruf, possesseurs du prieuré de la Platière.

L’habitation de Guillaume du Choul devint, dans la seconde moitié du XVIe siècle, la propriété de Claude du Verdier, seigneur de Vauprivas, fils de érudit bibliographe ; elle passa ensuite dans la famille des Orlandini, dont l’un, Alexandre, prêta 450.000 livres à Henri IV.

En 1599, Balthazar de Villars et sa femme louèrent les bâtiments de la recluserie et achetèrent la maison voisine, à l’angle de la montée des Espies, pour en faire le couvent des Clarisses de Bourg, qui, fuyant cette ville désolée par la guerre, étaient venues se réfugier dans la rue Buisson ; comme la vieille chapelle était fort exiguë et le sol pentueux et incommode, ils firent construire, dans l’intention d’élever une église, la terrasse actuelle avec le grand mur de soutènement à arcades, que l'on aperçoit de la ville basse. Mais l’installation ne fut pas jugée suffisante et l’on acquit un terrain près d’Ainay, où l’on bâtit un monastère dont les Clarisses prirent possession le 7 septembre 1617. Aujourd’hui, l’antique chapelle de la Magdeleine ne s’ouvre plus qu’à certains jours où le