PROPRETÉ. — La propreté du petit Champagne. Voy. Champagne.
PROVISION. — Provision, profusion.
PUANT, adj. — Hautain, dédaigneux. Pace que l’Alessis est entré à la Compagnie des Vuidanges, c’est pas une raison pour être puant. — On ne se représente pas sous quelle influence s’est produite cette dérivation du sens de puer.
PUCE. — Mettre la puce à l’oreille, Éveiller les soupçons de quelqu’un. Vous ne devez pas mettre la puce à l’oreille des maris trompés, vous estimant assez heureux qu’on ne la mette pas à la vôtre.
Prendre une puce sur le nez, Jouer un tour à quelqu’un, par exemple en lui achetant quelque chose pour un prix au-dessous de sa valeur, etc. ; en un mot en le mettant dedans, sans se rendre pourtant justiciable de la correctionnelle. Il ne manque pas de gens qui disent, en pensant se glorifier de leur finesse : Je lui ai pris une puce sur le nez. Quelle horreur ils m’inspirent !
Puce, espèce de maillon. Voy. maillon.
PUCIER, s. m. — Lit. En poésie s’emploie de préférence au mot couche.
PUIS. — Et puis après, Et puis ensuite, Pléonasmes constamment usités dans l’oraison et qui semblent venir d’eux-mêmes sur les lèvres.
PUISSAMMENT. — Un homme puissamment riche. Je le croyais purement lyonnais. Horreur ! je le trouve dans l’Académie.
PUISSANT, TE, adj. — Se dit d’une personne très grosse, obèse. — C’est le vieux franç. poisant, pesant, corrompu en puissant.
PUITS-PERDU, s. m. — Sorte de puits plus ou moins profond et rempli de pierrailles, pour absorber l’eau.
PUJAYER, v. a. — Épucer. J’ai trouvé la Goton qu’était après se pujayer. J’y ai offert de lui aider. Alle n’a pas voulu. — De puce, plus ayer : puçayer, pujayer.
PUJAYEUSE, s. f. — La Goton de tout à l’heure.
PURGE, s. f. — Purgation. — Subst. verbal de purge.
PURGER, v. a., terme de canuserie. — Prendre les fils de la chaîne à cha-un à l’enverjure, pour les donner à la remetteuse qui les passe dans le remisse.
PUSELIÈRE, s. f. — Femme qui a des puces. Ne se dit guère que dans l’expression B… de puselière ! terme peu poli qu’on ne doit pas dire à une dame. — De puce.
PUYANT, adj. — Se dit des enfants câlins. Faire son puyant, Câliner pour se faire dorloter. L’expression n’est nullement péjorative. Une bonne mère dira à son fils qui met la tête dans le giron maternel : Petit puyant, venez que je vous coque ! Remarquer que, dans ce sens, on ne dit jamais puant, mais puyant. Remarquez aussi la bizarrerie des dérivations de sens, qui, dans ce cas, de puant, sentant mauvais, a fait d’un côté un dédaigneux, et de l’autre un caressant.
Q
Q. — Dix-septième lettre de l’alphabet. Dans mon jeune temps, nous le prononcions toujours ku, mais on s’est mis depuis à prononcer que, de même que t, s, etc., se prononcent te, se, au lieu de té, esse, ce qui était bien plus sonore. Cependant, je reconnais que notre prononciation peut entrainer des inconvénients, témoin l’extrait suivant des Souvenirs manuscrits laissés par un grave magistrat sous Louis-Philippe, extrait qu’un descendant a bien voulu me communiquer :