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Embrasser comme du pain chaud. Voyez embrasser.

Pain de côtelettes. C’est quelques côtelettes de porc réunies ensemble, qu’on achète toutes chaudes chez nos charcutiers. J’y rêve encore.

PAIR. — Pair et compagnon. Se dit de deux personnes qui vivent sur le pied de parfaite égalité. Le Pacôme et le Jouagny sont pair et compagnon : i sont aussi bien cherchés que trouvés… Tous ces gens de Panama, i sont pair et compagnon : i se partageont nos liards.

PAIRE. — Nous le faisons masculin. La Glaudine a ben un bon paire de posses ! Humbert dit que c’est un archaïsme, et que paire était masculin en vieux français. Je ne l’en crois mie, car les Cent nouvelles font bien paire féminin : « la douce paire. »

L’italien et le provençal font paire du masculin. (M. D.)

PAISSEAU, s. m. — Échalas. — De paxillum. Au fig. jambes (comp. canilles, flûtes, etc.)

PAIX. — Avoir la paix et les quatre repas a toujours été considéré par les Lyonnais comme le dernier terme du bonheur. C’est qu’en effet on n’a pas la paix quand on n’a pas les quatre repas, et l’on peut avoir les quatre repas sans avoir la paix.

PALAYER (SE), v. pr. — Se faire mal, mais avec l’idée de dislocation, de luxation. — Du patois pala, épaule. L’idée primitive était se luxer l’épaule, puis le sens s’est étendu à luxation en général.

PALETOT. — S’acheter un paletot chez Malet, Voy. Malet.

PALETTE, s. f. — 1. Dent incisive, à cause de la forme qui ressemble à celle d’une petite pelle.

2. Jeu de gones, Cheval fondu. « Et dans peu vous li fait faire (à la vertu de Suzanne) un saut de palette. » (Ét. Blanc.) Je crois ce mot tombé en désuétude.

PALOURD, s. m. — Peu agile, peu dégourdi. C’est une forme de balourd.

PAN. — Pan couvert ! Cri des mariniers lorsque sur les bateaux à vapeur ils sondent le fond avec une perche de bois vert, sur laquelle, après avoir mesuré plus que le tirant d’eau du bateau, on a écorcé une zone blanche, de la hauteur d’un pan. Le marinier qui sonde à l’avant crie Pan couvert ! si l’eau recouvre la zone blanche ; demi-pan ! si elle n’en couvre que la moitié ; pan lôr (pan large), si le pan est fortement recouvert d’eau, etc. Alors l’on manœuvre en conséquence. On sait que le pan (palmum) fait ordinairement la longueur de la main étendue, de l’extrémité du gros det à celle de la longue dame. Dans pan lôr, lôr représente largum, copieux, abondant.

PANAFLE, s. m. — S’emploie parfois pour fanal. Vraisemblablement une corruption fort usitée de fanal.

PANAIRE, s. m. — 1. Grand morceau de peau dont le canut recouvre la façure pour ne pas la ternir en travaillant.

2. Au fig. Panneau, habit. J’ai pris mon panaire pour aller à la noce.

3. Poêle nuptial. I z’y ont étendu sur lieu têtes le panaire nuptial. — De pannum.

PANAMAN, s. m. — Essuie-mains. Au fig. Homme mou, poltron (comp. panosse). « Il faut que je te voie l’épée à la main, — Car tu n’est rien qu’un panaman, » dit Gatillon dans la Bernarde. Panaman est une forme patoise. Les lettrés disaient panne-main, comme on le voit dans l’Invent. de la Manécanterie, de 1633. — De pannare (de pannum) et manus.

PANARET, s. m. — S’emploie quelquefois pour Écouvillon de four. C’est un mot venu du Dauphiné. — De pannare.

PANARETTE, s. f. — Bouchon de paille que l’on place au fond de la cuve, contre le trou de la bonde, pour empêcher la rafle d’obstruer le trou. — De panne, non sans doute qu’on ait jamais fait usage de linge pour cet office, mais parce que le bouchon de paille a quelque analogie de forme avec un paquet de chiffons.

PANCANE, s. f., terme de canuserie. — C’est un guindre ou double cylindre, un peu plus grand que ceux des mécaniques à dévider, ajusté sur un montant en bois avec coulisse, ce qui fait que le cylindre inférieur monte ou descend selon la lon-