Page:Le Koran (traduction de Kazimirski).djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92 LE KORAN.  
  1. Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous tous un seul peuple ; mais il a voulu éprouver votre fidélité à observer ce qu’il vous a donné. Courez à l’envi les uns des autres vers les bonnes actions ; vous retournerez tous a Dieu ; il vous éclaircira lui-même la matière de vos disputes.
  2. Prononce entre eux selon les commandements descendus d’en haut, n’écoute pas leurs vœux, et tiens-toi sur tes gardes, de peur qu’ils ne t’éloignent de certains commandements qui te furent donnés d’en haut. S’ils s’éloignent, sache que c’est pour quelques péchés que Dieu veut les punir ; et certes le nombre des pervers est considérable.
  3. Est-ce le jugement de l’ignorance qu’ils désirent[1] ? Cependant, quel meilleur juge que Dieu peuvent trouver ceux qui croient fermement ?
  4. Ô croyants ! Ne prenez point pour amis les juifs et les chrétiens ; ils sont amis les uns des autres. Celui qui les prendra pour amis finira par leur ressembler, et Dieu ne sera point le guide des pervers.
  5. Tu verras ceux dont le cœur est atteint d’une infirmité courir à qui mieux-mieux auprès des infidèles, et leur dire : Nous craignons que les vicissitudes du sort ne nous atteignent. – Qu’en savent-ils ? Peut-être que Dieu viendra avec la victoire ou fera éclater quelque événement, et il se peut qu’alors ces hommes se repentent de leurs pensées secrètes.
  6. Les fidèles diront alors : Sont-ce là ceux qui juraient, par des serments solennels, qu’ils étaient de notre parti ? Leurs efforts n’auront abouti à rien, et ils périront.
  7. Ô vous qui croyez ! S’il s’en trouve parmi vous qui renient leur religion, certes Dieu suscitera d’autres hommes qu’il aimera et qui l’aimeront. Humbles envers les croyants, et tiers envers les infidèles, ils combattront pour la foi, et ne craindront le blâme de qui que ce soit[2]. C’est la faveur de Dieu, qui l’accorde à qui il veut. Il est immense et savant.
  8. Vos amis sont Dieu et son apôtre, et ceux qui croient, qui s’acquittent avec exactitude de la prière, qui font l’aumône et s’inclinent devant Dieu.
  9. Ceux qui prennent pour ami[3] Dieu, son apôtre et les

  1. L’ignorance, eldjahiliieh, s’applique toujours à l’époque de l’idolâtrie chez les Arabes. Le passage signifie : « Aiment-ils mieux être jugés selon les lois sauvages des idolâtres, que par la loi divine ? »
  2. Mot à mot : la blâme du blâmant. C’est un idiotisme arabe.
  3. Le mot arabe weli, signifie ami, patron, protecteur, allié, saint (ami de Dieu).