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  CHAPITRE V. 87
    les bonnes œuvres ; le pardon et une récompense magnifique sont à eux.
  1. Ceux qui ne croient pas, et qui traitent nos signes de mensonges, ceux-là seront voués au feu.
  2. Ô croyants ! Souvenez-vous des bienfaits du Seigneur. Lorsque quelques hommes avaient résolu de porter leurs bras sur vous, c’est Dieu qui repoussa leurs bras[1]. Craignez Dieu ; que les vrais croyants ne mettent donc de confiance qu’en lui.
  3. Dieu accepta l’alliance des enfants d’Israël. Nous suscitâmes du milieu d’eux douze chefs et Dieu dit[2] : Je serai avec vous. Si vous vous acquittez exactement de la prière si vous faites l’aumône, si vous ajoutez foi à mes envoyés, si vous les aidez et si vous faites à Dieu un prêt généreux, j’expierai vos offenses et vous introduirai dans les jardins arrosés de courants d’eau. Celui qui, après ces avertissements, refuse de croire, celui-là quitte le beau milieu de la voie.
  4. Mais comme ils ont violé le pacte conclu, nous les avons maudits. Nous avons endurci leurs cœurs. Ils déplacent les paroles des Écritures et oublient une partie de ce qui leur fut enseigné. Tu ne cesseras de découvrir quelque perfidie de leur part ; sauf un petit nombre, tous en sont coupables ; Mais pardonne-leur et passe outre, car Dieu aime ceux qui agissent noblement.
  5. Nous avons aussi accepté l’alliance de ceux qui disent : Nous sommes chrétiens ; mais ceux-là aussi ont oublié une partie de ce qui leur fut enseigné[3]. Nous avons suscité au milieu d’eux l’inimitié et la haine, qui doivent durer jusqu’au jour de la résurrection. Dieu leur apprendra ce qu’ils ont fait.
  6. Ô vous qui avez reçu les Écritures ! notre envoyé vous en a indiqué beaucoup de passages que vous cachiez, et il a passé

  1. Ce passage doit se rapporter à une tentative d’assassinat sur la personne de Mahomet. Il y a différentes versions là-dessus. D’après l’une, Mahomet ayant un jour ôté ses armes, et les ayant suspendues sur un arbre pendant que sa suite était à quelque distance de lui, un Arabe du désert fondit sur lui ; et, tenant le sabre nu sur sa tête, lui dit : « Qui est-ce qui m’empêche de te tuer ? — C’est Dieu. » répondit Mahomet. Sur ce, l’ange Gabriel ôta le sabre des mains de l’Arabe. Mahomet le saisit et demanda à son tour à l’Arabe : « Qui est-ce qui m’empêche de te tuer ? – Personne. » Reprit l’Arabe, et il embrassa l’islam.
  2. C’est Dieu qui parle. Le changement des pronoms nous et il est trop fréquent dans le Koran, pour que nous soyons obligés d’en faire l’observation chaque fois qu’il se présente.
  3. Le plus grave reproche que Mahomet adresse aux chrétiens, c’est d’avoir interpolé ou altéré les Écritures, dans la but d’en ôter toute illusion à sa venue.