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6 LE KORAN.  
    forma avec toute la perfection sept cieux, lui qui s’entend en toutes choses[1].
  1. Lorsque Dieu dit aux anges : Je vais établir un vicaire sur la terre, les anges répondirent : Vas-tu placer sur terre un être qui y commettra des désordres et répande le sang, pendant que nous célébrons tes louanges et te glorifions et proclamons sans cesse ta sainteté ? —Je sais, répondit le Seigneur, ce que vous ne savez pas.
  2. Dieu apprit à Adam les noms de tous les êtres, puis, les amenant devant les anges, il leur dit : Nommez-les-moi, si vous êtes sincères.
  3. Loué soit ton nom ! Répondirent les anges ; nous ne possédons d’autre science que celle que tu nous as enseignée ; tu es le savant, le sage.
  4. Dieu dit à Adam : Apprends-leur les noms de tous les êtres et lorsqu’il (Adam) l’eut fait, le Seigneur dit : Ne vous ai-je pas dit que je connais le secret des cieux et de la terre, ce que vous produisez au grand jour et ce que vous cachez ?
  5. Lorsque nous ordonnâmes aux anges d’adorer Adam, ils l’adorèrent tous, excepté Eblis ; Celui-ci s’y refusa et s’enfla d’orgueil, et il fut du nombre des ingrats[2].
  6. Nous[3] dîmes à Adam : Habite le jardin avec ton épouse ; nourrissez-vous abondamment de ses fruits, de quelque côté du jardin qu’ils se trouvent ; seulement n’approchez pas de l’arbre que voici, de peur que vous ne deveniez coupables.
  7. Satan a fait glisser leur pied et les a fait bannir du lieu où ils se trouvaient. Nous leur dîmes alors : Descendez de ce lieu ; ennemis les uns des autres[4], la terre vous servira de demeure et d’usufruit temporaire.
  8. Adam apprit de son Seigneur des paroles de prière ; Dieu

  1. Le ciel formait d’abord un tout ; Dieu l’a partagé en sept cieux posés les uns au-dessus des autres, comme les pellicules de l’oignon.
  2. On peut aussi traduite : du nombre des infidèles, car en arabe le mot kafir signifie proprement celui qui enduit et recouvre la surface d’un objet avec quelque chose pour faire disparaître une écriture, etc. ; de là l’ingrat et l’infidèle, l’homme qui efface de son souvenir les bienfaits de Dieu.
  3. Dans le verset précédent, c’est Mahomet qui raconte lui-même ou répète les paroles de l’ange Gabriel ; Dans celui-ci, c’est Dieu qui est censé parler lui-même. Ce changement subit de narrateur se reproduit à chaque instant dans le Koran, non seulement dans les différents versets, mais dans la même période. Le lecteur jugera par la du désordre que ces changements de personnes jettent dans les phrases ; le traducteur a cru devoir respecter à cet égard la contexture de l’original.
  4. C’est-à-dire hommes et démons.