Page:Le Koran (traduction de Kazimirski).djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58 LE KORAN.  
    parce qu’ils ont associé à Dieu des divinités, sans que Dieu leur ait donné aucun pouvoir à ce sujet ; le feu sera leur demeure. Qu’il est affreux le séjour des impies !
  1. Dieu a déjà accompli ses promesses, lorsque, avec sa permission, vous avez anéanti vos ennemis ; mais votre courage a fléchi, et vous avez disputé dans l’affaire que vous savez[1] ; vous avez désobéi après que le Prophète vous eut fait entrevoir ce que vous désiriez[2].
  2. Une partie d’entre vous désiraient les biens de ce monde ; les autres désiraient la vie future. Dieu vous a Fait prendre la fuite devant vos ennemis pour vous éprouver ; mais il vous a pardonné ensuite, parce qu’il est plein de générosité pour les croyants.
  3. Souvenez-vous qu’alors vous preniez la flûte en désordre, et vous ne vous attendiez pas les uns les autres, pendant que le prophète sur vos derrières vous appelait au combat. Dieu vous a fait éprouver affliction sur affliction, afin que vous ne ressentiez plus de chagrin à cause du butin qui vous échappa et du malheur qui vous atteignit. Dieu est instruit de toutes vos actions.
  4. Ensuite Dieu fit descendre la sécurité et le sommeil sur une partie d’entre vous. Quant à une autre partie d’entre vous, leurs passions les portèrent à des pensées injustes contre Dieu, à des pensées de l’ignorance[3]. Ceux-là disaient : Que gagnons-nous à toute cette affaire ? Réponds-leur : Toute affaire dépend de Dieu. Ils cachaient au fond de leurs âmes ce qu’ils ne te manifestaient pas. Ils disaient : Si nous avions dû obtenir quelque avantage de toute cette affaire, certes nous n’aurions pas été défaits ici. Dis-leur : Quand vous seriez restés dans vos maisons, ceux dont le trépas était écrit là-haut seraient venus succomber à ce même endroit, afin que le Seigneur éprouvât ce que vous cachiez dans vos seins, et débrouillât ce qui était au fond de vos cœurs. Dieu connaît ce que les cœurs recèlent.
  5. Ceux qui se retirèrent le jour de la rencontre des deux armées furent séduits par Satan, en punition de quelque faute qu’ils avaient commise. Dieu leur a pardonné, parce qu’il est indulgent et clément.

  1. Il s’agit ici du combat d’Ohod, où les musulmans furent battus par les idolâtres. Par les biens de ce monde, il faut entendre ici le butin. Une partie des musulmans, ayant repoussé les idolâtres, s’élancèrent avec avidité, et contre les ordres de Mahomet, après le butin, ce qui compromit le succès de la journée.
  2. C’est-à-dire, la victoire et le butin.
  3. C’est-à-dire, des pensées elles qu’elles germent naturellement chez les idolâtres.