xxiv | notice biographique |
cha contre la Mecque. Mahomet en sortit à la tête d’une armée imposante, et la vue de ces forces inspira une telle confiance aux musulmans, qu’ils se crurent invincibles. Cette confiance est blâmée dans le Koran (IX, 25) ; effectivement, lorsque les musulmans entrèrent dans une vallée étroite et arrivèrent à Honaïn, situé a dix milles de la Mecque, ils se virent assaillis par les Hawazin avec une telle violence, que le désordre se mit bientôt dans leurs rangs, et ce ne fut qu’après des efforts inouïs que Mahomet parvint à arrêter les fuyards et à les rallier de nouveau. Il ordonne à sa mule blanche Doldol de se coucher, lance comme à la bataille de Bedr une poignée de sable fin sur l’ennemi, et par ce miracle, disent les historiens, il assure la victoire ; l’ennemi est mis en déroute et se retire à Taïf, ville située à l’est de la Mecque, entourée d’un pays très-fertile, enrichie par le commerce et protégée par des murailles. Le siège de cette ville se prolongeant, Mahomet voulut d’abord détruire toutes les vignes des environs, il y renonça ensuite sur les instances des Arabes d’alentour ; mais il dut annoncer en même temps que tout esclave qui passerait de Taïf dans le camp musulman serait libre. Malgré une défection considérable qui s’ensuivit, la ville tint bon, et Mahomet jugea à propos de lever le siège, après vingt jours d’efforts inutiles pour la réduire. Cet insuccès fut compensé par la soumission d’autres tribus.
Lorsque Mahomet retourna à Médine, il laissa à la Mecque un lieutenant chargé de présider aux fêtes et aux cérémonies du pèlerinage, et, ce qui est assez digne de remarque, les Arabes idolâtres qui arrivaient ne furent pas exclus de ces cérémonies ; mais, l’année suivante, Mahomet fit cesser cet usage et proclama l’exclusion absolue des idolâtres, en leur accordant un délai de quatre mois pour se convertir.
L’année 9 de l’hégire (631 de J.-C.) vit s’accomplir la conversion et la soumission de quelques autres tribus tant païennes que chrétiennes ; ces dernières, après une dispute soutenue par Mahomet lui-même avec des évêques, des chrétiens de Nedjran, dispute dans laquelle les chrétiens s’avouèrent vaincus, disent les historiens musulmans. C’est encore à la fin de cette même année que Mahomet, ayant appris la marche d’une armée romaine contre les musulmans, fit un appel général à tous les fidèles et réunit une armée forte de trente mille hommes, qu’il conduisit à Tabouk, sur les frontières de la Syrie ; on reconnut que la nouvelle de l’approche des Romains était fausse, mais la présence d’une armée aussi considérable eut pour résultat la soumission d’Aïla, ville commerçante située sur la Mer Rouge, et de quelques autres places voisines de Tabouk. La ville de Taïf, qui l’année précédente avait résisté aux attaques de Mahomet, se soumit également cette année, qui fut appelée année des députations à cause des députations qui se succédaient sans cesse pour offrir à Mahomet l’adhésion des villes et des tribus.