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homet prit après quelques détours, au nord de la Mecque, la route de Yathrib, où il arriva au commencement de juillet 622, après avoir posé la première pierre de la première mosquée musulmane à Koba, village situé à deux milles d’Yathrib.

Aussitôt après son arrivée à Yathrib, il commença la construction d’une mosquée et fixa son séjour dans cette ville, qui, à partir de cette époque, commença à s’appeler Medinet-en-nabi (ville du prophète) ou el-Médineh (la ville) Médine. Les deux tribus arabes de Yathrib, réconciliées par l’islam après des années de haine et de guerre, reçurent le nom des ansar (aides, auxiliaires), en sorte que les partisans de Mahomet à cette époque-là étaient les mouhadjirs (les émigrés de la Mecque) et les ansar (de Médine), tous compris sous le nom général des ashab (compagnons).

Les musulmans qui venaient ainsi s’établir à Médine ne furent pas à la merci des habitants ; pour que leur sécurité fût mieux garantie, on conclut une convention qui déterminait leurs rapports mutuels et leurs droits.

En vertu de cette convention, les Koreïchites venus de la Mecque et les Arabes de Médine ne devaient désormais faire qu’une seule et même nation ; un musulman ne devait pas tuer un musulman pour venger la mort d’un infidèle, ni prendre le parti d’un infidèle contre un musulman ; les hommes riches et puissants devaient respecter les faibles ; aucun parti de fidèles ne devait conclure la paix séparément avec les infidèles ; les juifs alliés des musulmans devaient être à l’abri de toute insulte ou vexation, et pouvaient professer librement leur culte ; mais ils devaient se joindre aux musulmans pour défendre Médine contre toute agression ou contribuer aux frais de guerre ; enfin, une clause statuait que toute contestation qui pourrait surgir entre ceux qui concluaient le pacte serait déférée à la décision de Dieu et de Mahomet. Pour prévenir toute espèce de rivalité entre les Ansar et les Mouhadjirs, Mahomet institua une espèce de fraternité dans laquelle chacun des Ansar était joint à un Mouhadjir. À cette époque-là beaucoup d’institutions religieuses et de préceptes qui se trouvent dans le Koran n’étaient pas encore fixés ; ainsi, par exemple, au lieu de se tourner pendant la prière du côté de la Caaba, au sud, on se tournait du côté de Jérusalem, au nord. L’edhan ou l’izan, l’appel à la prière, ne fut établi qu’après quelques mois de séjour à Médine ; mais il y avait déjà une certaine organisation qui pour s’affermir avait besoin de la sanction de la victoire. Elle ne tarda pas à venir en aide à l’œuvre de Mahomet. On était au mois de ramadhan 624 de J.-C., et de la deuxième année de l’hégire. Il avait appris qu’une caravane de

    stituent pour ainsi dire la mythologie musulmane, et qu’ils ont passé dans la littérature des peuples mahométans.