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  CHAPITRE III. 49
    t’élève à moi, qui te délivre des infidèles, qui place ceux qui le suivront au-dessus de ceux qui ne croient pas, jusqu’au jour de la résurrection. Vous retournerez tous à moi, et je jugerai entre vous au sujet de vos différends.
  1. Je punirai les infidèles d’un châtiment cruel dans ce monde et dans l’autre. Ils ne trouveront nulle part de secours.
  2. Ceux qui croient et font le bien, Dieu leur donnera la récompense, car il n’aime pas les injustes.
  3. Voilà les enseignements et les sages avertissements que nous te récitons.
  4. Jésus est aux yeux de Dieu ce qu’est Adam. Dieu le forma de poussière, puis il dit : Sois ; et il fut.
  5. Ces paroles sont la vérité qui vient de ton Seigneur. Garde-toi d’en douter.
  6. À ceux qui disputeront avec toi à ce sujet, depuis que tu en as reçu la connaissance parfaite, réponds : Venez, appelons nos enfants et les vôtres, nos femmes et les vôtres, venons nous et vous, et puis adjurons le Seigneur chacun de notre côté, et appelons sa malédiction sur les menteurs[1].

    à l’expiration du terme de leur vie. Les commentateurs, embarrassés de ce passage, qui est en contradiction avec l’opinion que Jésus-Christ n’est pas mort, mais que Dieu mit à sa place un autre individu, pensent que ce mot, quoique placé le premier dans le texte, doit, quant au sens, suivre les autres dans cet ordre : Je t’élèverai à moi, et à la fin je te ferai mourir tout comme les autres hommes. Quelques commentateurs croient que Jésus était réellement mort avant son assomption pendant trois heures seulement, mais non point crucifié par les Juifs. On peut cependant expliquer ce passage des deux manières suivantes. Le mot motewaffi veut dire littéralement, en parlant de Dieu, celui qui reçoit chez soi, sous-entendu à l’expiration du terme de la vie, par conséquent, appliqué aux hommes en général, qui fait mourir ; mais il n’impliqua pas rigoureusement et littéralement l’idée de la mort. La seconde manière d’interpréter ce passage est celle-ci : En supposant que le mot motewaffi ne puisse jamais être employé qu’avec l’idée de faire mourir, le mot n’étant pas au futur, mais au participe (ainsi que nous l’avons traduit pour être plus près du texte), Mahomet aurait eu soin d’établir ici que Jésus-Christ est homme, qu’il n’est pas immortel, que sa vie est au pouvoir de Dieu, et alors il lui importait peu si les mots se suivaient dans l’ordre des temps ou non.

  1. Ce passage fait allusion à la dispute que les chrétiens du Nedjran (pays de l’Arabie), ayant à leur tête leur évêque Abou-Hareth, avaient engagée avec Mahomet au sujet de la Passion de Jésus-Christ. On se donna rendez-vous le lendemain. Mahomet amena sa fille Fatima, son gendre Ali avec leurs deux fils, Hassan et Houssein. Les commentateurs disent que lorsque les chrétiens, arrivés à l’endroit convenu, virent Mahomet agenouillé prier Dieu avec ferveur, ils perdirent contenance, renoncèrent à la dispute qui pouvait entraîner leur défaite, et se retirèrent, en s’engageant à devenir tributaires de Mahomet. Le passage en question, connu sous le nom de mobaheleh d’une grande importance chez tous les musulmans, l’est encore plus particulièrement chez les chiites (partisans d’Ali), parce que Mahomet, ayant amené Fatima, Ali, Hassan et Houssein, emploie les mots nos âmes et les vôtres (que nous avons traduits par nous et vous), ce qui sert à établir l’intime union, l’inséparabilité de Mahomet et de sa famille.