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  CHAPITRE LXXII. 481
    écouter la lecture du Koran, s’écrièrent : Nous avons entendu une lecture extraordinaire[1].
  1. Elle conduit à la vérité ; nous croyons en elle, et nous n’associerons plus aucun être à notre Seigneur.
  2. Notre Seigneur (que sa majesté soit élevée !) n’a ni compagne ni enfant.
  3. Un d’entre-nous, insensé qu’il était, a proféré des extravagances au sujet de Dieu.
  4. Nous pensions que ni les hommes ni les génies n’auraient jamais préféré un mensonge sur Dieu.
  5. Quelques individus d’entre les humains ont cherché leur refuge auprès de quelques individus d’entre les génies, mais cela ne fit qu’augmenter leur démence.
  6. Ces hommes croyaient comme vous, ô génies[2], que Dieu ne ressusciterait personne.
  7. Nous avons touché le ciel dans notre essor, mais nous l’avons trouvé rempli de gardiens forts et de dards flamboyante.
  8. Nous y avons été assis sur des sièges pour écouter ce qui s’y passait ; mais quiconque voudra écouter désormais, trouvera le dard flamboyant qui le guettera pour le frapper.
  9. Nous ne savons si c’était un malheur qu’on destinait aux habitants de la terre, ou bien si le Seigneur voulait par là les diriger sur la droite voie.
  10. Parmi nous, il est des génies vertueux, il en est qui ne le sont pas ; nous sommes divisés en diverses espèces.
  11. Nous avons reconnu que nous ne saurions affaiblir la puissance de Dieu sur la terre, que nous ne saurions l’affaiblir par notre fuite[3].

  1. Peu de temps avant sa fuite de la Mecque, Mahomet, désespérant de convertir les Mecquois, s’était rendu à Taïef pour y prêcher le nouveau culte ; les habitants de Taïef le reçurent très-mal ; mais en revanche, disent les historiens musulmans, une troupe de génies qui s’y trouvait alors, ayant entendu les enseignements du Koran, y crut et propagea sa doctrine parmi d’autres génies. Nous avons déjà dit que, selon les croyances des Arabes, les génies étaient une race intermédiaire entre l’homme et les anges. Les commentaires sur ce passage, en s’appuyant sur la circonstance que Mahomet n’avait pas vu ces génies, mais que leur présence lui avait été révélée par Dieu, croient que les génies sont les âmes des hommes ; ce qui rendrait le mot génies synonyme d’esprits. Cette interprétation ne s’accorderait guère avec les autres passages du Koran et avec la croyance que les génies se reproduisent comme les autres êtres créés.
  2. Ce sont les génies convertis par le Koran qui parlent ainsi à leur race.
  3. C’est·à-dire, même en fuyant du ciel, nous soutiens toute la puissance de Dieu.